Le matricule refait son apparition dans la police. L’annonce a été faite mercredi par le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls.
Le gouvernement va remettre au goût du jour les fameuses matricules sur les tenues des policiers. Un système abandonné il y a déjà plusieurs dizaines d’années de cela mais que le ministre Valls souhaite réinstaurer afin de lutter contre les contrôles d’identité abusifs.
A la Réunion, cette annonce fait réagir. Du côté des jeunes interrogés, le grand retour du matricule ne changera "rien".
Interrogé à ce sujet, le représentant du syndicat de Police - Unité SGP / Police Force Ouvrière - évoque une "mesurette". "C’est une mesure mise en place par le ministre de l’Intérieur pour adoucir les associations. On est contre car c’est une mesure que j’estime stigmatisante à l’égard des policiers. Ils ne sont pas là pour créer des problèmes dans la rue mais pour garder la paix".
Le ministre de l’Intérieur a été clair au sujet du retour du matricule : « les policiers porteront un élément d’identification, sur leur uniforme ou sur leur brassard. Bref, c’est le retour du matricule, parce qu’on a besoin de cet élément d’identification ». Il affirme que pour être plus efficace sur le terrain, la police « doit être en confiance, elle doit être respectée » et « être elle-même respectueuse du citoyen ».
Manuel Valls reprend donc la proposition avancée par le Défenseur des droits, Dominique Baudis. Pas plus tard que mardi, ce dernier s’est dit favorable à l’usage d’une « matricule visible » plutôt qu’au recours au système de « récépissé ».
Ceci constituera « une garantie pour le citoyen s’il est victime du comportement d’un représentant des forces de l’ordre », a-t-il fait valoir. Mais en même temps, cette mesure protègera les policiers en cas d’accusation infondée.
Bien qu’un projet ait été déjà initié au profit de l’usage du récépissé, le ministre de l’Intérieur s’était toujours opposé à cette initiative, le jugeant comme étant « une tracasserie administrative supplémentaire » et « pas efficace », comme il l’a dit hier sur France inter.
Une annonce à laquelle ont réagi durement les associations de lutte contre les discriminations. « On se moque de nous », a rétorqué Sihame Assbague, porte-parole du collectif « Stop le contrôle aux faciès ». « C’est très bien un matricule, mais ça ne résout aucun problème », a-t-il commenté. Il a donc insisté sur le bien fondé du récépissé, qui, selon lui, « réduit sensiblement les contrôles abusifs ».
Sources : Le télégramme, Le Monde