L’adolescence est une période pendant laquelle de nombreux changements marquants se manifestent. Le passage de l’adolescence à l’âge adulte peut parfois s’avérer complexe et intimidant. Pour les jeunes, la pression associée à la réussite à l’école, à la maison et au sein de groupes sociaux est souvent énorme. D’autre part, ceux-ci n’ont pas encore acquis suffisamment d’expérience pour savoir que les situations difficiles ont toujours une fin.
S’il n’existe pas de profil type du jeune suicidaire, il est tout de même possible de mettre en évidence certaines caractéristiques communes. Les jeunes individus dans cette situation possèdent une faible estime d’eux, se sentent exclus, passifs et médiocres. Comme ils n’ont pas encore découvert leur valeur en dehors de leur environnement, souvent synonyme de pressions, ils ne trouvent pas de véritable place. Ces jeunes ne connaissent aucun contrôle sur leurs vies et sont victimes de leurs impulsions. Ces attitudes brouillent les liens avec la communauté et ont souvent pour conséquence de conduire celui qui les adopte à ne plus éprouver suffisamment d’intérêt envers la société pour continuer à vivre.
En plus des pressions liées à son quotidien, des circonstances particulières peuvent pousser un adolescent à songer au suicide. La situation est particulièrement difficile lorsqu’il doit faire face à des cas sur lesquels il n’a aucun contrôle. Un divorce, des abus physiques ou sexuels, un comportement négligent qui menace son développement affectif, une exposition à des scènes de violence conjugale, l’alcoolisme au foyer ou la toxicomanie, sont les cas les plus habituels.
La plupart des jeunes qui pensent au suicide ne se sont pas résolus à mourir. Ils ne savent pas s’ils préfèrent mourir ou vivre alors ils prennent parfois des risques dans l’espoir que quelqu’un d’autre leur sauvera la vie. Les signes avertisseurs sont sans doute leur façon de demander de l’aide ou de divulguer la gravité de leur situation. Ces signes peuvent être très subtils ou très évidents, comme un soudain changement de comportement, pour le mieux ou pour le pire.
Aussi, en tant que parent vous devez être aux aguets de ces changements soudains, pour prévenir et l’aider dans son désespoir. Les signes avertisseurs peuvent être : l’isolement, le manque d’intérêt, la consommation élevée d’alcool et de drogues, le sentiment de honte ou de désespoir, les sautes d’humeur, les crises émotives, le haut niveau d’irritabilité ou d’agressivité. Par ailleurs, des signes plus évidents peuvent vous mettre en alerte comme le fait de parler du suicide en question, la phrase typique « Il importe peu aux gens que je vive ou que je meure ». Il peut également écrire à propos du suicide ou le représenter graphiquement dans son journal personnel par exemple.
Il n’existe pas de liste complète de signes avertisseurs. Se soucier d’un ado juste parce qu’il agit de manière inhabituelle est tout à fait correct. Le fait qu’il se comporte ou agisse soudainement d’une manière différente peut vous alerter qu’un problème potentiel existe.
Seul l’ado suicidaire peut s’aider vraiment. Vous pouvez cependant l’aider à réévaluer la situation et à trouver d’autres solutions. La chose la plus importante est l’écoute. Prenez votre enfant au sérieux.
Les jeunes qui divulguent leurs idées suicidaires à un proche, amis ou parents, demandent habituellement à ce dernier de ne pas en parler. En réalité, ils espèrent plutôt que vous parviendrez à les arrêter en obtenant de vous de l’aide. Lorsqu’une vie est en jeu, toute demande de confidentialité doit être ignorée.
N’ayez pas peur d’aborder vous-même le sujet du suicide. En parler ouvertement n’en augmente pas le risque. Demandez à votre enfant s’il est suicidaire. Le sujet ainsi mis à nu peut apporter du soulagement.
Pour être en mesure d’aider un jeune suicidaire, il faut vraiment écouter sans juger, ne pas le mépriser, ni réagir comme si vous étiez scandalisé ou en colère. Par ailleurs, trouvez des moyens de rompre le silence et le secret, demandez s’il a élaboré un plan ou si il a déjà tenté de se suicider et surtout aidez-le à découvrir les possibilités qui lui sont offertes dans l’avenir.
C’est très important pour les ados de savoir qui ils sont, comment on les voit, quelle place on leur donne, jusqu’où ils peuvent aller, à partir de quel stade ils ne peuvent pas faire n’importe quoi. Tout ce qui facilite, favorise et vient consolider la notion d’identité, de respect de soi et de l’autre, la définition des limites, des repères et des balises sont des axes de prévention. Il faut définir des champs d’évolution de manière à ce que les jeunes ne se sentent ni trop enfermés dans leur capacité de bouger, ni trop lâchés et livrés à eux-mêmes.
Pour info, L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) considère le suicide comme un problème de santé publique énorme mais en grande partie évitable, aujourd’hui à l’origine de près de la moitié de toutes les morts violentes. On compte actuellement près d’un million de décès annuels dus au suicide, et le coût économique se chiffre en milliards de dollars. Selon les estimations, le nombre de décès dus au suicide pourrait passer à 1,5 million d’ici 2020. Après le succès de la Journée mondiale de prévention du suicide de l’an dernier, la Journée est organisée à nouveau ce 10 septembre par l’OMS et l’Association internationale pour la Prévention du Suicide (AIPS) pour attirer l’attention de l’opinion mondiale et lancer un appel en faveur de l’action.