Florian Philippot, numéro 2 du Front National, réclame 50.000 euros au magazine Closer qui avait publié des photos de lui en compagnie d’un homme présenté comme "son ami".
En plus de réclamer 50.000 euros au tabloïd francilien, le vice-président du FN réclame à Closer 5.000 euros au titre des frais de justice, la publication du jugement en couverture, la suppression du sujet sur le site closermag.fr, l’interdiction de ré-exploiter les photos ainsi que l’injonction de communiquer le contrat et la facture pour l’achat des photos, mais aussi la communication du tirage et de la diffusion.
Monsieur Philippot a dénoncé une "atteinte gravissime à (sa) vie privée" et l’homme a assuré qu’il n’était "pas du tout" difficile de se dire homosexuel au sein du parti d’extrême droite. Après la publication de ces clichés, Marine Le Pen avait déjà lâché en conférence : "il va porter plainte et il fera condamner ce torchon", et celle-ci d’ajouter : "J’espère qu’il le fera condamner dans des proportions qui éviteront à cette presse de recommencer ce genre d’intrusion dans la vie privée dont j’ai été victime, dont mes enfants ont été victimes", évoquant des "méthodes de voyous" allant à l’encontre "des grands principes de notre constitution."
La lettre ouverte de "l’ami"
Dans une lettre ouverte sur Rue89, le compagnon de Florian Philippot a brisé le silence en s’adressant à la directrice de la rédaction de Closer. Voici quelques extraits :
"Madame Pieau, je ne suis pas de ceux qui aspirent à être connus. Certains cherchent la lumière, d’autres pas, et il est important de respecter ce choix (…) Malgré votre hyperbole closerienne sur mon militantisme, vous avez raison sur un point, les causes gays me sont chères, particulièrement la lutte contre l’homophobie. Nous avons des points communs : comme vous, je pense qu’être homosexuel en 2014 ne devrait pas être un problème. Ce n’en est d’ailleurs pas un pour moi".
"Ce qui est un problème, madame Pieau, c’est qu’en m’utilisant pour illustrer l’homosexualité de monsieur Philippot, à grands coups de mains qui se chevauchent par jeu de perspectives, vous saviez que je serais victime collatérale. Victime non pas d’outing, mais d’amalgames que vous initiez".
’’En me présentant comme le petit ami du vice-président du Front national, il apparaissait évident que mes sensibilités politiques seraient associées avec celles de ce parti. Ce n’est pas le cas, et vous le saviez".
L’homme de conclure, un brin mélodramatique : "Avant de retourner dans l’anonymat auquel j’aspire, j’ai une dernière chose à vous dire. La vie personnelle stable et rangée dont je bénéficie m’est indispensable pour surmonter une épreuve aussi lourde. Il vous faudra sans doute un suicide pour que vous compreniez. Par chance pour vous, ça ne sera pas le mien".