La CNCCEP (Commission nationale de contrôle de la campagne électorale) a invité Marine Le Pen à présenter une nouvelle version du contenu de sa profession de foi, mais elle n’a pas souhaité changer le texte.
Malgré la polémique, la profession de foi de Marine Le Pen sera bien distribuée dans sa première version pour le second tour de la présidentielle. Selon HuffPost, la CNCCEP a donné son feu vert, mais avec des "réserves" sur deux chiffres cités par la candidate RN.
Effectivement, elle indique dans ses documents électoraux que l’insécurité s’accroît avec 31% d’agressions volontaires, et l’immigration explose avec 1,5 million d’entrées depuis 2017. Ces deux chiffres, sourcés "ministère de l’Intérieur" par le parti, n’ont pas pu être "corroborés" par la commission, selon France Inter le 13 avril.
Le RN a apporté des précisions, mais elles n’ont pas convaincu la commission. Cette dernière a invité ainsi Marine Le Pen à présenter une nouvelle version du texte sans mentionner le ministère de l’Intérieur, mais la candidate n’a pas voulu faire. Mercredi, elle a affirmé que les pourcentages viennent de Beauvau. "Je veux bien qu’il (le ministère, NDLR) conteste ses propres chiffres, mais attention à ce type de manœuvre, attention à respecter la démocratie", a-t-elle lancé.
A sa demande, la candidate a été reçue avec son avocat par la CNCCEP dans la soirée du 13 avril. La commission a finalement tranché en sa faveur en émettant de nombreuses critiques.
La CNCCEP maintient les réserves formulées sur la mention ‘source ministère de l’Intérieur’ et appelle l’attention des électeurs sur ces mentions de la déclaration.
Toutefois, elle a décidé d’autoriser la transmission des documents aux électeurs. Elle a pris en compte la nature et de la portée des réserves ainsi maintenues, de la possibilité dont disposera l’autre candidat de répondre aux éléments et de l’impossibilité matérielle de procéder à une nouvelle impression des déclarations en raison de la pénurie de papier.
"Un refus de transmission (...) aurait des conséquences disproportionnées, en exposant les électeurs au risque de ne pas disposer d’un exemplaire écrit des déclarations pour les deux candidats au second tour de l’élection présidentielle", a noté la commission.
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