Certes, le réchauffement climatique figure parmi les sujets abordés lors du débat de l’entre-deux-tours, mercredi soir, mais des scientifiques et ONG estiment que les deux candidats finalistes à la présidentielle semblent ne pas reconnaître "l’urgence climatique".
Wolfgang Cramer, directeur de recherche à l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale (Imbe) et co-auteur du deuxième volet du dernier rapport du GIEC, a commenté le débat opposant Emmanuel Macron à Marine Le Pen en indiquant que sa première réaction était de se dire que le sujet sur le climat "a heureusement été sur la liste des thèmes abordés".
Ce scientifique allemand qui vit en France, mais n’a pas le droit de vote, a ensuite fait remarquer qu’"aucun des candidats ne reconnaît vraiment l’urgence climatique". Il a encore poursuivi : "La nécessité d’agir est aujourd’hui beaucoup plus forte et cela ne transparaissait pas dans leurs discours".
De son côté, Anne Bringault, coordinatrice des programmes du Réseau action climat (RAC), n’a pas caché sa déception en indiquant qu’ : "Aucune mesure supplémentaire n’a été annoncée". Selon son analyse, le programme d’Emmanuel Macron sur le climat est loin d’être suffisant pour respecter la trajectoire de l’accord de Paris tandis que Marine Le Pen propose des mesures qui sont néfastes pour le climat, comme "la baisse de la TVA sur les carburants". Pour Pierre Cannet, directeur du plaidoyer et des campagnes du WWF France, il a déclaré être "resté sur (sa) faim" à la fin de ce débat. "Malheureusement, ce débat n’était pas à la hauteur, voire à côté de la plaque", a-t-il aussi commenté.
Lors de ce débat de l’entre-deux-tours de 2 heures et 50 minutes, seulement 19 minutes ont été consacrées au réchauffement climatique, rapporte Francetvinfo.fr. Les associations environnementales et scientifiques du GIEC avaient même demandé qu’un cinquième du débat soit consacré à l’écologie.
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