Bien que l’établissement pénitentiaire de Domenjod soit pilote en matière de prévention suicide, des détenus tentent pour autant de mettre fin à leurs jours.
La France détiendrait un triste record celui du taux de suicides en prison le plus important en Europe de l’Ouest, soit 20 suicides pour 10 000 détenus entre 2002 et 2006.
En 2009, une hausse du nombre de détenus ayant mis fin à leurs jours serait des plus impressionnants. L’an dernier, 115 détenus se sont suicidés derrière les barreaux de leur cellule contre 109 en 2008. Et c’est sans parler de ceux qui sont en semi-liberté, en permission de sortie ou encore possédant un bracelet électronique.
Et même si une série de mesures a été établie par le Garde des Sceaux, Michèle Alliot-Marie en août 2009, mesures visant à éviter les suicides en prison à savoir entre autres des kits de protection (draps et couvertures indéchirables, pyjamas en papier à usage unique ou matelas anti-feu), le pire se produit encore au sein des établissements pénitentiaires.
Pour preuve, la tentative de suicide, hier matin à 11 heures, d’un détenu âgé de 22 ans à la prison de Domenjod, dont le pronostic vital est au demeurant toujours réservé. Sans parler de celles du tristement célèbre Juliano Verbard, alias Petit lys d’amour qui n’en serait pas à sa première tentative.
Pour éviter cela, des mesures sont pourtant prises. Au centre pénitentiaire de Domenjod, établissement pilote en matière de prévention suicide, on utilise tous les moyens possibles mis à leur disposition pour écarter toute tentative, même si des incidents surviennent quand même.
Chaque nouvel arrivant au centre pénitentiaire de Domenjod fait un tour systématique chez le médecin-psychiatre. Il faut ajouter à cela les rondes régulières des surveillants toujours sur le qui-vive. Et pourtant des passages à l’acte, même minimes en tout cas moins nombreux qu’en métropole, se produisent. Un état de fait que les surveillants déplorent.
Le risque zéro n’existant donc pas, les surveillants souhaiteraient " pousser beaucoup plus loin la formation initiale qui leur est dispensée dans ces cas-là ", explique Gilles Fontaine, représentant du syndicat Force Ouvrière. Une formation qui comprend d’ailleurs un volet psychologique. Mais cela hélas ne semble pas suffisant si on prend en compte déjà ce qui s’est passé hier matin au centre pénitentiaire de Domenjod.
Après tout, il est toujours très difficile de savoir qui passera ou pas à l’acte.