David Mété, addictologue au CHU Nord, réagit à l’arrêté préfectoral limitant la vente des boissons alcoolisées. Loïc Obled, directeur du cabinet du préfet, précise les changements qui interviennent.
Un nouvel arrêté préfectoral concernant la vente d’alcool est maintenant en vigueur dans l’île. Parmi les modifications les plus importantes, les boissons alcoolisées réfrigérées ne sont plus vendues dans les stations-service, les lieux vendant de l’alcool à consommer sur place devront fermer plus tôt (0h30) et les boîtes de nuit devront arrêter d’en servir au plus tard à 5h30.
"Je pense que c’est quelque chose d’indispensable, nous avons à La Réunion, 50% des accidents mortels sur la route qui sont liés à l’alcool, contre 30% des accidents mortels en métropole où la loi s’applique depuis 2009", a-t-il lancé.
"Il me semblait indispensable que la loi s’applique à La Réunion, afin de protéger les citoyens réunionnais comme l’ensemble des Français", assure David Mété.
Concernant le nouvel arrêté, il explique : "Cela ne suffira pas, mais c’est un élément important de limiter les accès à l’alcool et s’assurer qu’il ne soit pas possible aux mineurs, ce sont des mesures importantes parmi un ensemble."
Il ajoute : "entre 60 et 70% des agressions sont en rapport avec des situations d’alcoolisation ou d’autres substances psychoactives. C’est un élément très important du passage à l’acte. Je souhaite que la réflexion en terme de santé publique et au-delà même de la santé se poursuive à La Réunion sur ce problème de l’alcool et si possible des autres addictions."
L’addictologue insiste : "La Réunion est l’une des trois régions les plus touchées en terme de mortalité liée à l’alcool."
De son côté, Loïc Obled, directeur du cabinet du préfet de La Réunion est revenu sur les impacts de ce nouvel arrêté. "La vente d’alcool est une ressource économique certaine pour les gérants de stations-service, c’est la raison pour laquelle il faut maintenant les accompagner", explique-t-il.