Vice-président du groupe de dialogue interreligieux de La Réunion, Daniel Minienpoullé est l’invité d’Antenne Réunion.
Le Groupe de dialogue interreligieux de La Réunion a adressé une lettre ouverte au recteur de l’Académie, Vêlayoudom Marimoutou. Il s’agit d’une réponse à la circulaire envoyée à l’ensemble des chefs d’établissement scolaire de La Réunion qui concerne le respect de la laïcité. Elle interdit entre autres le port de signes ostentatoires, communautaires et religieux.
"Nous avons eu l’information par voie interne et par la presse. Le groupe s’est réuni et a pris sa décision, d’où la lettre ouverte pour dénoncer le fait que l’on importe des problèmes hexagonaux à La Réunion", met en avant Daniel Minienpoullé.
"Souvent dans des pays, il y a es tensions économiques, le gens se referment. A La Réunion on emploie souvent les mots “Vivre ensemble”. Il faut donner sens à ces mots, ce n’est pas une parole creuse. Ces signes ne sont pas un problème car c’est une identité réunionnaise qui se construit au fil des siècles."
"Ce texte stigmatise en citant des signes particuliers : la croix, le petit voile que l’on met sur la tête, le pottu. Et il y a des points de suspension qui sont lourds de signification."
"Chaque signe a son sens dans le lieu. Il peut avoir un côté culturel, mais pas ostentatoire."
L’élément déclencheur est la visite de l’inspectrice générale de l’Éducation nationale, l’année dernière, souligne le vice-président du groupe de dialogue interreligieux de La Réunion.
"Des remarques ont été faites et des rencontres individuelles à Saint-Louis avec les membres du collège religieux du Sud et la direction de l’établissement, en aucun cas avec le groupe du dialogue. Dialoguer avant de mettre une telle circulaire aurait été plus judicieux. Comprendre ce que nous vivons à La Réunion, savoir s’harmoniser. Nous vivons très bien notre laïcité à La Réunion. On est en train de doucement mettre en opposition laïcité et religion ; c’est un faux débat."