Selon une récente étude, près de 25% des aliments achetés en cantine scolaire finissent à la poubelle.
Une récente étude nationale pointe du doigt le gaspillage toujours considérable dans les cantines scolaires. Près de 25% des aliments achetés en cantine ne ne sont pas consommés et finissent dans les ordures . Ainsi, sur un plateau repas coûtant 2 euros, environ 50 centimes sont dépensés pour rien. Un chiffre qui représente une perte de 22 millions d’euros par an.
Marie-Claude, cantinière dans une école de l’Ouest depuis 27 ans, a accepté de témoigner pour Antenne Réunion anonymement. Elle décrit l’ampleur du gâchis qu’elle constate quotidiennement. "Aujourd’hui, on a jeté la moitié d’un bac de 5 kilos de gratin dauphinois, plus tout ce que les élèves n’ont pas mangé", raconte-t-elle. Le gaspillage est moins important qu’il y a une dizaine d’années. Mais il est encore bien présent chaque jour. Première raison, les repas sont souvent trop riches pour les enfants.
"Ce que l’on met dans l’assiette est trop important pour un enfant de 2 ou 3 ans jusqu’à 6 ans", estime t-elle. Des quantités trop importantes mais aussi des aliments qui ne plaisent pas forcément aux enfants. "Le menu arrive, on ne peut pas savoir si l’enfant aime ou n’aime pas, par exemple on a un effectif de 210 enfants, on est obligé de cuire la nourriture pour 210 élèves et après on est obligé de jeter", explique t-elle.
Qui est responsable de cette situation ? Les élèves, les parents, les établissements scolaires ou les collectivités ? Marie-Jo Lebon, chargée de mission à la restauration scolaire de Saint Joseph, estime qu’on ne peut pas toujours aller dans le sens du goût des enfants, car il y a un équilibre alimentaire et des besoins nutritionnels à respecter. "Par exemple il faut absolument qu’ils consomment du poisson. D’où l’importance de faire ce travail d’étude pour trouver les recettes idéales et qui leur plaisent", précise t-elle.
Daniel Sautron, responsable d’une cuisine centrale a Saint Pierre fait tout pour limiter la casse. "D’abord on respecte les grammages, on ressert l’enfant s’il le demande. On essaye au maximum de réduire le gaspillage en diminuant les quantités ou en changeant légèrement les menus".
Si certains professionnels mettent tout en oeuvre pour réduire le gaspillage, la situation est loin d’être satisfaisante. Diététiciens et collectivités vont devoir travailler ensemble pour que la nourriture préparée dans les cantines finisse dans les ventres des marmailles et non à la poubelle.