Après 46 ans et 7 mois de détention, Casanova Agamemnon se voit "condamné à une mort lente". C’est qu’il a écrit à Jérôme Talpin, rédacteur adjoint du Journal de l’île. À 66 ans, l’un des plus vieux détenus de France est incarcéré au Port depuis 2014.
Dénonçant dans une lettre un acharnement judiciaire, après le refus de sa 17e demande de semi-liberté, Casanova Agamemnon ne veut pas mourir en prison, alors qu’il se voit "condamné à une mort lente".
La lettre de l’un des plus anciens détenus de France a été envoyée il y a cinq jours. Adressée au rédacteur adjoint du Journal de l’île. Ce dernier échange depuis plusieurs années, avec Casanova Agamemnon, le plus célèbre des détenus réunionnais. Le prisonnier raconte son calvaire.
Après un nouveau rejet de la Cour d’appel concernant sa demande de semi-liberté, le Bénédictin, âgé de 66 ans, ne supporte plus l’idée qu’il risque de finir ses jours en prison. Surtout qu’il a dû demander deux ans avant de présenter une nouvelle demande.
"Je trouve que cette loi est inadmissible et d’une cruauté inhumaine, pour un pays comme la France, soit disant des Droits de l’Homme. Oui ! Seulement de l’homme blanc."
Autre extrait : "Honte aux magistrats qui sont chargés d’appliquer la loi et les droits avec impartialité, sans discrimination".
Le rédacteur adjoint du Jir donne ses impressions après avoir lu la lettre qui lui a été adressé.
"Ce qui ressors de cette lettre c’est de la colère. Le fait d’être condamné à ce qu’il appel une peine sans fin. Une peine de mort lente, à petit feu. Il s’aperçoit qu’il va bientôt avoir 67 ans. Il se demande si un jour il va revoir sa Réunion, l’île où il est né".
Pour le journaliste du Jir, les mots de Casanova Agamemnon sont réfléchis. Le détenu estime qu’il a suffisamment payé sa dette à la société après ses deux condamnations pour meurtre : 46 ans et 7 mois que l’homme se trouve derrière les barreaux.