Lors de son entretien avec Jeremy Ferrari samedi soir sur France 2, le Premier ministre a sous-entendu que le président gabonais Ali Bongo n’était pas élu démocratiquement. En conséquence, le Gabon a rappelé son ambassadeur en France pour "consultation" dimanche soir.
Les propos de Manuel Valls samedi dans l’émission "On n’est pas couché", sur France 2 n’ont pas été appréciés par le Gabon. Une petite phrase sortie par le locataire de Matignon laissant entendre que le président du pays, Ali Bongo, n’a pas été élu régulièrement a provoqué la polémique.
Un échange tendu
Invité sur le plateau de l’émission "On n’est pas couché", sur France 2, Manuel Valls a eu un échange tendu avec l’humoriste Jérémy Ferrari. Alors que son interlocuteur lui demande : "comment vous expliquez qu’Ali Bongo se retrouve en tête d’une marche pour la liberté d’expression ?, le Premier ministre lui répond : "dans cette manifestation, il y avait des chefs d’État et de gouvernement. Vous retenez Ali Bongo, moi, je retiens surtout un autre Africain, élu lui : Ibrahim Boubacar Keïta". L’humoriste poursuit en disant "ah, parce qu’il n’est pas élu Ali Bongo finalement ?", une question à laquelle Manuel Valls donne la réplique : "non, pas comme on l’entend."
L’ambassadeur gabonais en France rappelé
Après cette maladresse du Premier ministre, Libreville a pris la décision, dimanche 17 janvier, de rappeler son ambassadeur en France, Germain Ngoyo Moussavou. Le ministre de l’Intérieur gabonais, Pacôme Moubelet Boubeya, pour sa part, a témoigné sa "surprise" et son "étonnement" étant donné les excellentes relations entretenues par les deux pays, rapporte Gabon Actu cité par Francetv Info. L’opposition a toujours contesté l’élection d’Ali Bongo, en 2009, à la présidence du Gabon et la France l’a plusieurs fois mis en doute. Depuis 2009, Gabon a déjà rappelé trois fois avec ce dernier son ambassadeur en France. D’après Gabon News, il est prévu que Manuel Valls se rende en février à Libreville pour une visite d’ordre économique.