L’affaire a commencé le 4 août 2009, date à laquelle dix associations des Témoins de Jéhovah ont reçu une lettre recommandée émanant de leur banque - le Crédit Agricole - afin de leur spécifier que leurs comptes bancaires seraient clôturés sous un délai de soixante jours. Les responsables de ces associations affirment être victimes de discrimination, ce qui les a poussé à déposer plainte. La justice est donc saisie.
Au total, dix-huit associations de Témoins de Jéhovah sont recensées à la Réunion et parmi ces organisations, dix ont reçu un courrier recommandé du Crédit Agricole afin de leur faire savoir que leurs comptes bancaires seraient fermés sous un délai de soixante jours à compter du 4 août 2009.
Dans cette affaire révélée ce matin par le Journal de l’Ile, les responsables concernés par ces décisions affirment avoir tenté d’obtenir des explications de la part de la banque, en vain. Par conséquent, les dix associations de Témoins de Jéhovah se sont réunies en avril dernier afin de déposer plainte en se constituant partie civile.
Pour l’avocat parisien qui défend les intérêts des Témoins de Jéhovah dans ce litige, ces derniers sont "victimes de discrimination". La décision du Crédit Agricole apparaît incompréhensible pour les associations car certaines d’entre elles possèdent un compte bancaire depuis 1967.
Contactée à ce sujet, la direction du Crédit Agricole ne souhaite pas s’exprimer. De leur côté, les Témoins de Jéhovah - qui seraient plus de 4000 à la Réunion - souhaitent rester discrets. Ils affirment simplement vouloir "faire valoir leurs droits".
A noter : la discrimination commise à l’égard de personne(s) physique(s) ou morale(s) est punie de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende. L’instruction de cette affaire devrait prochainement débuter, bien que l’avocat des Témoins de Jéhovah - Maître Philippe Goni - espère encore trouver "une solution à l’amiable avec le Crédit Agricole".