La ministre de l’Economie Christine Lagarde a annoncé qu’elle allait demander à ce qu’on puisse évaluer "le plus vite possible" les dégâts provoqués par la tempête, "en particulier pour déterminer s’il faut ou non prononcer l’état de catastrophe naturelle". Et d’appeler les assureurs à "une mobilisation exemplaire afin d’accélérer les procédures d’indemnisation et de réparation".
Alors que le secrétaire d’Etat aux Transports Dominique Bussereau s’est rendu dimanche à La Rochelle, il sera rejoint lundi par Nicolas Sarkozy, le ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo, et le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux, chargé un peu plus tôt par le président d’y "évaluer les dommages subis et commencer à préciser les mesures de soutien à mettre en place". Pour M. Sarkozy, des "mesures de solidarité nationale" doivent intervenir rapidement au profit des populations et des collectivités sinistrées.
Le littoral atlantique a subi les coups les plus rudes, à l’instar des tempêtes de 1999 qui firent près de 90 morts dans le pays, avec des vents soufflant parfois jusqu’à 160km/h. Couplée à de forts coefficients de marée, la tempête a provoqué de nombreuses inondations meurtrières.
De nombreuses communes du littoral ont été inondées ainsi que d’importants axes routiers rendus impraticables. "Le premier bilan est pire que celui de la tempête Klaus en 1999 sur le front des inondations", a confié à l’Associated Press Eléonore Lacroix, directrice de cabinet du préfet de Charente-Maritime, faisant également état d’inondations sur les îles de Ré, d’Oléron et d’Aix.
En Vendée, où la tempête a fait au moins une trentaine de morts, les vents et la forte marée ont fait déferler la mer à l’intérieur des bourgs côtiers, notamment dans le sud du département. Les communes de L’Aiguillon-sur-Mer, La Faute-sur-Mer et La Tranche-sur-Mer ont été particulièrement touchées. "Nous mettons le paquet sur les opérations de reconnaissance", a souligné le préfet Jean-Jacques Brot. "La priorité, c’est d’évacuer les personnes en péril".
Par ailleurs, deux retraités qui avaient stationné leur camping-car devant la mer sur la commune de Moutiers-en-Retz (Loire-Atlantique) se sont noyés, a-t-on appris auprès de la gendarmerie. Ils n’ont pas pu regagner le bord après que leur véhicule a été encerclé par les eaux.
Xynthia n’a pas frappé que le littoral atlantique. Ainsi, un homme de 36 ans a été tué samedi en fin d’après-midi à Bagnères-de-Luchon (Haute-Garonne) par la chute d’une branche. Dans l’Yonne, un homme de 77 ans est mort dimanche à Saints-en-Puisaye, fauché par un "élément d’un hangar" arraché par la tempête. Un couple de personnes âgées a également succombé à Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques) à une intoxication au monoxyde de carbone après avoir utilisé un groupe électrogène défectueux, suite à une coupure d’électricité.
La tempête a également perturbé les déplacements dimanche, notamment dans le Sud-Ouest. Des trains circulaient avec trois heures de retard, tandis qu’Air France a dû annuler une centaine de vols et que des axes routiers ont été fermés à cause d’inondations ou de chutes d’arbres. Enfin, près de 500.000 foyers étaient privés d’électricité à 18h sur le territoire, dont 150.000 dans les régions Auvergne, Centre et Limousin, selon ERDF (Electricité Réseau Distribution France) contre plus de 870.000 à la mi-journée.
Après avoir concerné plus de 70 départements, dont quatre ont été classés en alerte rouge, la tempête a continué son chemin vers le Nord-Est, avant que l’alerte orange ne soit levée en fin d’après-midi.
Source : le nouvel observateur