Après sa mise en examen pour escroquerie en bande organisée, Bernard Tapie s’est défendu à la télévision hier soir et s’est dit victime d’un complot et d’un acharnement médiatique.
Suite à sa
mise en examen pour escroquerie en bande organisée vendredi dernier, l’homme d’affaires a fait sa première déclaration publique lundi 1
er juillet sur France 2.
Interrogé sur les soupçons qui pèsent sur sa personne, Bernard Tapie se pose en victime, dénonçant vigoureusement un complot et un acharnement médiatique dont il fait l’objet. « Je n’avais jamais vu un tel acharnement, (...) j’ai souffert de ça », affirme-t-il, revenant sur l’arbitrage controversé dans le litige qui l’oppose au Crédit Lyonnais après la vente d’Adidas.
Bernard Tapie s’est également expliqué sur ses relations avec Nicolas Sarkozy, et sur ses 22 visites à l’Elysée entre 2007 et 2009. D’un ton qui se veut ferme, l’homme d’affaires assure qu’il n’a jamais évoqué le dossier d’arbitrage au cours de ses multiples rencontres avec l’ancien président.
« Je peux le (M. Sarkozy) voir 30 fois, pas une fois je vais lui parler de l’arbitrage. Toutes mes visites à l’Elysée, que ce soit avec les conseillers ou avec le président, c’est en passant par la porte, en signant un registre et en ne cachant rien à personne », explique-t-il.
Par ailleurs, Bernard Tapie s’est défendu d’avoir bénéficié d’un traitement de faveur après l’arbitrage de 2008 qui lui a permis d’empocher plus de 400 millions d’euros. Il confie qu’il ne connaissait pas personnellement le juge Pierre Estoup, qui a tranché en sa faveur à l’issue du jugement. « A cette époque, j’étais mis en examen sept fois par la juge [Eva] Joly. Cet homme, que je ne connaissais pas, a eu une attitude courageuse en me défendant dans des cercles. Je l’ai ensuite remercié. Mais j’ai fait une faute à son nom, en mettant un ’e’ à la fin, c’est bien la preuve que je ne le connaissais pas ! », argumente-t-il.
Pour rappel, Bernard Tapie a été entendu par les juges du pôle financier de Paris vendredi 28 juin après avoir été placé en garde à vue pendant 96 heures à l’Hôtel-Dieu. L’homme d’affaires s’en est ressorti avec une mise en examen pour escroquerie en bande organisée, tout comme son avocat Maître Maurice Lantourne.
Ont aussi été cités devant la justice dans le cadre de cette affaire, entre autres, le juge du tribunal arbitral « Pierre Estoup, l’ex-président du Consortium de réalisations (CDR, organisme sous tutelle de l’Etat chargé du passif du Crédit Lyonnais) Jean-François Rocchi, et Stéphane Richard, l’ex-directeur de cabinet de l’ancienne ministre de l’économie Christine Lagarde », détaille Le Monde. Toutefois, l’actuelle patronne du Fonds monétaire international (FMI) a échappé fin mai à une mise en examen, et elle a été placée sous le statut de témoin assisté au terme de son audition à la Cour de justice de la République (CJR).
En outre, Le Figaro révèle que Bernard Tapie et ses avocats prépareraient actuellement la contre-attaque, estimant avoir affaire à un dossier vide, au motif que « le recours contre l’arbitrage de 2008 déposé par l’État est infondé ».