Une grande première vient d’avoir lieu dans les rues de Pontoise, dans le Val d’Oise. Pas moins de 300 élèves ont manifesté pour dénoncer le harcèlement sexuel que subissent certaines jeunes filles de leurs établissements.
Au lycée, les élèves savent aussi faire entendre leurs voix. C’est le cas pour ces 300 élèves ayant décidé de se mobiliser pour dénoncer les faits de harcèlement sexuel dans leurs écoles. L’auteure de ce pari d’envergure est une dénommée Shanley, 18 ans, en Terminale L. Son appel à manifester pour un blocus du lycée Pissarro de Pontoise (Val-d’Oise) sur Facebook a connu un plein succès. Garçons et filles confondus, ils dénoncent les gestes et propos déplacés dans certains de leurs camarades sont victimes au quotidien. "Quand je me lève pour aller au tableau, j’entends des T’es bonne, raconte Hajar, autre élève du lycée. C’est lourd ! Et tout ça sous le nez du prof qui ne dit rien."
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La forme des harcèlements sexuels n’est pas seulement verbale. Elle peut également être sous forme de mouvements suggestifs. Une lycéenne rapporte un voisin pervers qui mimait l’acte sexuel devant elle. Quand ces personnes sont pourtant mises devant le fait accompli, ils adoptent une attitude de rigolade. "Ils ne se rendent pas compte de ce qu’ils font, pour eux ce ne sont que des blagues", déclare cette jeune femme. Malheureusement, toutes ces brimades ne sont pas sans conséquences sur le moral des élèves. Le climat tendu au lycée est d’ailleurs perceptible, même pour ceux qui ne sont pas concernés.
Face au harcèlement sexuel, les jeunes femmes réclament des sanctions pour les responsables. L’initiative a pris une telle ampleur que les protagonistes de la mobilisation ont été reçus par le proviseur du lycée. Marie-Ange Tomi, directrice adjointe à l’académie de Versailles, assure qu’une brigade de prévention de la délinquance juridique va prochainement être mis en place à Pissaro. Dans les autres établissements scolaires, la prise de conscience par rapport au harcèlement sexuel commence également à se faire sentir. Les écoles prennent toutes les mesures adéquates et encouragent les élèves à désigner le nom des coupables.
Source : Le Parisien