Les bateaux de croisière peuvent apporter un impact positif à l’économie mais ils sont néfastes pour l’environnement, particulièrement lorsqu’ils sont à quai. Leurs émissions de particules fines sont plus importantes qu’un million de voitures.
Selon une étude de la fédération France nature environnement (FNE), les navires de croisière ont des répercussions écologiques. L’association révèle en effet qu’un bateau émet autant de particules fines et de dioxyde d’azote qu’un million de voitures. Lundi dernier, la FNE a ainsi démarré une action de sensibilisation dans le port de Marseille pour alerter sur la pollution de l’air générée par les bateaux restés à quai.
Pour montrer que ces bateaux polluent réellement, l’ONG a mesuré les émissions de particules extrafines près du terminal des bateaux de croisière. Résultat, la population environnante respire 60 000 de ces particules par centimètre cube d’air sur les quais. Ces émissions provoquent, d’après l’association, un risque accru de maladies respiratoires, décès prématurés et cancer des poumons.
Pourquoi les bateaux polluent autant ? A cause du fioul lourd qu’ils utilisent. Selon Adrien Brunetti, chargé de mission santé au sein de FNE, ce fioul peu raffiné a "une teneur en soufre plus de 3 500 fois supérieure à celle du diesel des voitures". Par ailleurs, il faut savoir que même à quai, les moteurs des navires continuent de tourner pour alimenter en électricité les cuisines, les restaurants, les salles de loisirs ou l’air conditionné… "Hier (ndlr mardi), c’est un paquebot pouvant embarquer 6 000 passagers et 2 000 membres d’équipage qui stationnait au port. L’équivalent d’un village de 8 000 habitants", décrit au Parisien Adrien Brunetti.
Aussi, pour y remédier, France nature environnement propose de "changer le carburant et installer des filtres à particules fines" sur les bateaux. Adrien Brunetti appelle en outre les gouvernements à mettre en place des zones de contrôle des émissions de soufre en Méditerranée, comme c’est déjà le cas en mer Baltique, en mer du Nord et dans la Manche. De leur côté, les gestionnaires du port de Marseille prévoient d’installer un dispositif d’alimentation électrique qui éviterait ainsi de faire tourner les moteurs à plein temps.