Le président de la République a annoncé, hier, qu’il ferait le déplacement à Sarre-Union suite à la profanation de près de 300 tombes juives. Cinq adolescents âgés de 15 à 17 sont toujours en garde à vue.
François Hollande a tenu promesse en se rendant à Sarre-Union aujourd’hui, pour une cérémonie au cimetière juif après la profanation de plus de 250 tombes dans l’après-midi de jeudi dernier.
Hier, cinq garçons âgés de 15 à 17 ans ont été placés en garde à vue. L’un d’entre eux s’est rendu de lui-même à la police, donnant le nom des quatre autres.
Les jeunes n’ont aucun antécédent judiciaire, mais risquent sept ans de prison pour profanation de sépulture en raison de la religion des défunts et dégradation en réunion sur des biens publics. Le président de la République a appelé la communauté nationale au "sursaut" et assuré que les juifs ont "leur place en Europe et en particulier en France".
Une jeune fille de CM1 de Sarre-Union a lu un poème du pasteur allemand Martin Niemöller : "Quand ils sont venus chercher les juifs, je n’ai pas protesté je ne suis pas juif. Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai pas protesté je ne suis pas syndicaliste. Quand ils sont venus chercher les catholiques, je n’ai pas protesté je ne suis pas catholique. Quand ils sont venus me chercher, il n’y avait plus personne pour protester". Une autre a lu un extrait du livre "Si c’est un homme" de Primo Levi qui a séjourné au camp de concentration nazi d’Auschwitz- Birkenau.
François Hollande a constaté les dégâts dans le cimetière et a observé un moment de recueillement aux côtés de Marc Sené, le maire de Sarre-Union et de Gérard Larcher, le président du Sénat. Il a aussi prononcé un discours à l’extérieur du cimetière : "J’ai entendu le témoignage des familles. La douleur qu’elles ont éprouvée devant une telle agression est sans limite", a-t-il dit.
Le grand rabbin de Strasbourg a cité le cas de Jacqueline Wolff, 18 ans, qui avait à peine l’âge des jeunes vandales : "En détruisant la stèle aux déportés de Sarre-Union, ces cinq jeunes n’ont certainement pas eu le temps de lire son nom". Ce matin à 10h15, les élèves du lycée Georges-Imbert de Sarre-Union ont manifesté spontanément en marchant dans les rues de la ville. L’ambassadeur d’Allemagne était également présent à la cérémonie.