Le parquet de l’Oise a ouvert une enquête après une plainte dénonçant l’envoi d’une lettre par Eric Woerth à ses administrés de la 4e circonscription de l’Oise dont il est l’actuel député.
Le député-maire UMP de Chantilly Eric Woerth fait désormais l’objet d’une enquête préliminaire pour avoir envoyé à ses quelques 60 000 administrés un courrier dans lequel il contestait les faits qui lui sont reprochés dans l’affaire Bettencourt.
Le plaignant, Philippe Hervieu, conseiller municipal divers droite (DVD) de Pont-Sainte-Maxence, et candidat dans la 4e circonscription de l’Oise, dont l’ancien ministre est l’actuel député, estime que l’envoi de la lettre le 18 février dernier constitue "une pratique illégale, une rupture d’égalité entre des candidats", selon son avocat Me François Saint-Pierre.
De ce fait, Eric Woerth est poursuivi sous une charge provisoire de "financement illégal de campagne électorale", "détournement de fonds publics" et "complicité et recel de ces deux délits".
"Selon les explications données par Monsieur Woerth à la presse, ce courrier (...) devait être distribué par les militants du parti politique de M. Woerth, l’UMP, et son coût devrait être inscrit dans les comptes de campagne du candidat pour l’année 2012. Or, Monsieur Hervieu a appris que contrairement à ces assurances, ce courrier avait été distribué par voie postale par la mairie de Raray sous enveloppe affranchie à des habitants de cette commune", selon la plainte transmise au parquet de l’Oise.
De son côté, la mairie de Raray a démenti l’utilisation par M. Woerth d’enveloppes affranchies à des habitants de cette commune.
"Il s’agit d’une erreur isolée et unique de la petite commune de 150 habitants", explique l’avocat de la commune, Me Pierre Le Tarnec. Selon lui, un soutien du député-maire Eric Woerth s’est rendu à sa permanence "chercher le courrier à distribuer aux habitants", et "a déposé l’ensemble des plis en mairie pour qu’(un militant UMP) les récupère et puisse les distribuer". Mais ensuite, les choses ne se sont pas passées comme prévu, assure l’avocat.
"La secrétaire de mairie, sachant qu’un habitant du village se faisait réexpédier le courrier, a pensé bien faire en prenant une enveloppe et en la réexpédiant à cet habitant, et ce de la mairie", raconte Me Le Tarnec.
L’enquête menée par la PJ de Creil devrait permettre de savoir s’il s’agit vraiment d’un cas isolé ou d’une erreur, comme l’a plaidé l’avocat de la commune de Raray.