Selon son ancien directeur de campagne, Nicolas Sarkozy avait été informé des "contraintes budgétaires" de sa campagne électorale.
Nicolas Sarkozy aurait été informé des "contraintes budgétaires" durant sa campagne électorale de 2012 après une alerte d’un expert-comptable, a affirmé son ancien directeur de campagne Guillaume Lambert. Ce dernier étant mis en examen début avril dans l’enquête sur ce vaste système de fausses factures lié à cette élection présidentielle.
Six semaines avant le premier tour de l’élection présidentielle de 2012, une note aurait informé l’ancien chef de l’Etat que ses dépenses "budgétées" avaient atteint près de 23 millions d’euros, soit une somme supérieure aux 22,5 millions d’euros du plafond légal, affirme cette même source relayée par l’AFP. L’expert-comptable aurait alors prôné une "interdiction absolue d’engager toute dépense complémentaire" en raison de ce dépassement. Nicolas Sarkozy aurait répondu à son ancien directeur de campagne de n’ajouter que "de petites réunions publiques rassemblant aux alentours de 1 000 personnes, à coûts bas et maîtrisés".
Selon des sources proches du dossier, les enquêteurs disposent aussi désormais d’un courriel adressé à Guillaume Lambert dans lequel le directeur général de l’UMP, Eric Cesari, évoque le souhait de Nicolas Sarkozy de tenir une réunion publique chaque jour. Au final, plus de quarante meetings ont été organisés durant la campagne.
Les enquêteurs ont la conviction qu’un système frauduleux a été mis en place pour que l’UMP prenne en charge environ 18,5 millions d’euros de dépenses de la campagne, auprès d’Event and Cie, filiale de Bygmalion. Le but de la fraude était d’empêcher que ses dépenses ne soient inscrites au budget de campagne et n’explosent le plafond autorisé, qui a finalement été dépassé. Pour cela, Event and Cie a émis des fausses factures à l’UMP pour des conventions dont la plupart n’ont pas été organisées.