Environ 150 salariés de Grass Valley (filiale de Technicolor, ex-Thomson) ont manifesté jeudi à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), retenant deux dirigeants dans les locaux durant près de dix heures, pour s’opposer aux 327 suppressions d’emplois révues en France.
CONFLANS-SAINTE-HONORINE (Yvelines) (AFP) - Environ 150 salariés de Grass Valley (filiale de Technicolor, ex-Thomson) ont manifesté jeudi à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), retenant deux dirigeants dans les locaux durant près de dix heures, pour s’opposer aux 327 suppressions d’emplois révues en France.
Une cinquantaine de salariés, qui "retenaient" depuis 17H00 le PDG et la directrice des ressources humaines dans les locaux "pour qu’ils restent plus longtemps en négociation", ont quitté le site dans la nuit vers 03H00, mettant ainsi fin à leur action de protestation, selon Jean-Pierre Ottavi, secrétaire CFDT au comité européen et porte-parole de l’intersyndicale CGT, CFDT, FO et Sud.
Les salariés ont bloqué le site dans la matinée et ont manifesté durant l’après-midi dans les locaux au moment où se tenait un comité central d’entreprise, qui devait examiner le plan de sauvegarde de l’emploi.
A l’entrée de l’usine étaient accrochées des banderoles où on pouvait lire : "Technicolor, ex-Thomson, assassine 327 emplois -Brest 26, Conflans 119, Rennes 182 - Non aux licenciements, dehors les dirigeants".
"Pour la direction, la première étape c’est la réorganisation de l’entreprise en trois tranches puis la filialisation des trois sociétés, les licenciements et la vente par appartements", a dénoncé M. Ottavi.
Vers 15H00, les salariés ont pu entrer dans la salle de réunion afin de s’entretenir avec la direction, selon des sources concordantes.
Les salariés ont ensuite demandé la "suspension" et le report d’une semaine du CCE, tandis que la direction a considéré la réunion comme close peu avant 17H00, selon les syndicats.
Les salariés ont alors "retenu" le PDG et la directrice des ressources humaines, selon M. Ottavi.
Contactée par l’AFP en fin de journée, la direction n’a pas pu confirmer l’information.
"Il n’y a pas eu de vote formel, les modalités légales n’ont pas été respectées. Nous porterons ce différend devant le tribunal", a dit Yannick Villalon, secrétaire CFDT au CCE.
"On va perdre des bureaux d’études, de la fabrication tandis que des clients achètent justement parce que c’est fabriqué en France", a affirmé à l’AFP un salarié venu de Rennes, s’inquiétant de ne pas avoir "d’information sur le futur" de l’entreprise et craignant une "liquidation".
Dans l’après-midi, une porte-parole de la direction a, de son côté, fait valoir des pertes de "86 millions d’euros en 2009" pour l’entreprise, soulignant qu’il n’y avait "pas de fermeture de site envisagée" et que le PSE avait pour but de "pérenniser" l’activité.
"Le secteur de la diffusion professionnelle a perdu 30% de chiffres d’affaires l’an dernier et la plupart de nos concurrents ont opéré des restructurations", a-t-elle poursuivi.
Sur un total de 2.607 salariés dans le monde, 625 postes seront supprimés, dont 327 en France, 70 aux Pays-Bas et 67 en Allemagne, selon la direction. Des postes seront aussi supprimés au Japon et aux Etats-Unis.
Le groupe a changé de nom début février, de Thomson à Technicolor, pour mieux tourner la page après avoir frôlé à plusieurs reprises la faillite.
Premier fabricant de téléviseurs dans les années 1990, il s’est désormais recentré sur les services créateurs de contenu, c’est-à-dire les studios de cinéma et télévision, autour de la marque Technicolor, rachetée fin 2000.