Deux jeunes gens de 19 et 26 ans ont été interpellés jeudi matin et devraient être mis en examen pour avoir tiré sur le jeune Amar, 12 ans, tué lors d’une fusillade mi-décembre à Lyon, a-t-on appris de source judiciaire.
LYON (AFP) - Deux jeunes gens de 19 et 26 ans ont été interpellés jeudi matin et devraient être mis en examen pour avoir tiré sur le jeune Amar, 12 ans, tué lors d’une fusillade mi-décembre à Lyon, a-t-on appris de source judiciaire.
"Ce sont les deux auteurs présumés des coups de feu. L’un d’entre eux, le jeune de 19 ans, a reconnu pendant sa garde à vue qu’il tenait le fusil à pompe" qui a tiré le coup mortel, a expliqué à l’AFP le procureur de la République à Lyon, Marc Désert.
Lors d’une conférence de presse, il a précisé que ce jeune homme, sans emploi, non scolarisé et déjà condamné pour "vol aggravé", avait dit vouloir "soulager sa conscience" parce qu’il "ne pouvait plus supporter le poids de cette mort".
L’autre suspect, un serrurier de 26 ans condamné à six reprises pour association de malfaiteurs, violences et port d’arme, "n’a pas desserré les dents" lors de sa garde à vue. Il est soupçonné d’avoir utilisé la deuxième arme de la fusillade, un fusil-mitrailleur.
Déférés au parquet jeudi après-midi, ces deux habitants de Bron (Rhône), dans la proche banlieue lyonnaise, étaient présentés au juge d’instruction en début de soirée pour y être mis en examen pour "assassinat et tentative d’assassinat", a ajouté le magistrat.
"Ces deux personnes avaient particulièrement attiré l’attention des services d’enquête. De longues investigations ont permis de les interpeller", a poursuivi M. Désert, "très satisfait d’arriver à un tel résultat dans une affaire aussi dramatique et sensible".
Deux autres suspects avaient déjà été mis en examen et écroués dans cette affaire. Le premier, âgé de 21 ans et propriétaire de la voiture utilisée lors de la fusillade, avait été interpellé en décembre dans la Loire tandis que le second, âgé de 17 ans, s’était spontanément présenté à la police début mars.
Ce dernier disposait d’un double des clefs de la voiture mais niait avoir participé au meurtre. Or des analyses ont révélé que certains de ses vêtements, saisis lors d’une première audition juste après les faits, portaient des traces de poudre montrant qu’il s’était trouvé à proximité du tir.
Alors qu’il était sorti acheter du pain le 13 décembre dans le 8e arrondissement de Lyon, Amar avait été touché par des tirs provenant d’une voiture dans laquelle se trouvaient trois individus encagoulés.
Aussitôt après, se rendant compte "de l’énormité de ce qu’ils avaient commis", les auteurs du meurtre avaient détruit les deux armes, a raconté M. Désert, rappelant que "24 ou 26 impacts de balle" avaient été relevés sur place.
La fusillade faisait suite à une altercation banale entre un groupe d’habitants du 8e arrondissement de Lyon, et un groupe venu de la commune voisine de Bron. Ce dernier n’aurait pas apprécié les remarques faites à une jeune fille les accompagnant et serait revenu laver l’affront.
Lors de cette altercation, le frère du tireur présumé de 19 ans "avait été blessé et emmené à l’hôpital", selon le procureur de Lyon.