Malgré la pression d’ONG à la création d’un fonds d’indemnisation pour les travailleurs migrants tués ou blessés sur les chantiers du Mondial 2022, le gouvernement qatari dit "non". Doha considère ces appels comme un "coup de communication".
Le Qatar accueillera la 22e édition de la Coupe du monde de football le 20 novembre au 18 décembre 2022. Ce petit pays du Golfe a été maintes fois la cible de critiques d’ONG concernant l’exploitation des ouvriers sur les chantiers nécessaires à l’organisation de ce grand événement sportif.
Doha a été appelé à mettre en place un fonds d’indemnisation pour les travailleurs migrants tués ou blessés sur ces sites. Dans un rapport publié en mai, Amnesty International avait indiqué que des centaines de milliers de travailleurs migrants avaient subi des violations des droits humains au Qatar lors des préparatifs pour le Mondial 2022.
Human Rights Watch et Amnesty International mènent une campagne visant à obtenir des compensations pour ces migrants victimes d’"abus" de la part de l’instance dirigeante du football mondial, la FIFA et le Qatar.
Le gouvernement qatari a cependant rejeté ces appels estimant qu’il s’agit d’un "coup de communication". "Chaque mort est une tragédie, mais il n’y a pas de critères pour établir ce fonds" d’indemnisation, selon le ministre du Travail qatarien, Ali ben Samikh Al-Marri. "Où sont les victimes ? Avez-vous les noms ?", demande-t-il.
Ali Ben Samikh Al-Marri a rappelé que le Qatar avait mis en place un fonds d’indemnisation pour les travailleurs ne percevant pas leur rémunération en 2018. "Si une personne ayant droit à une indemnisation ne l’a pas reçue, qu’elle se manifeste et nous l’aiderons", a ajouté le ministre.