Jean-Eudes* est convoqué au tribunal correctionnel de Champ-Fleuri ce jeudi 17 novembre pour deux délits datant de novembre 2021. Pour conduite en état d’alcoolémie et sous l’emprise de stupéfiants. Son casier judiciaire ne plaide pas en sa faveur.
C’est un homme assez agité et bougon face au juge ce jeudi après-midi. Il assume l’ensemble des faits mais n’est pas content de se retrouver une nouvelle fois convoqué par la justice. C’est la quatrième fois, d’habitude c’est pour vol avec arme et non pour délit routier.
Son état d’alcoolémie, il explique par “des petits coups bu avec des amis”, et il confie avoir “du mal à arrêter les stupéfiants.” Mais serait en train de se faire suivre pour cette addiction, sans en apporter la moindre preuve aux magistrats.
La procureure dans son réquisitoire lui rappelle les conséquences que de tels actes peuvent avoir. “Quarante personnes sont mortes sur les routes de La Réunion en 2021. 50 % des cas sont liés à de l’alcool et de la prise de stupéfiants car les gens ont beaucoup moins de réflexes. S’ils n’avaient pas bu, ils en auraient eu d’autres. 75% des morts sont des piétons ou des cyclistes. Donc Monsieur, il faut réduire votre consommation.”
Le juge le condamne à trois mois de prison avec sursis et deux ans de mise à l’épreuve. Une obligation de soins, de suivre un stage de sécurité routière et de trouver du travail ou une formation. “Je suis reconnu travailleur handicapé à 80% je ne vais pas trouver de travail !” s’offusque le prévenu. Le magistrat baisse les bras, “essayez de chercher au moins…”
Jean-Eudes repart de la salle d’audience très vexé par cette obligation de travail… Plus que de sa condamnation avec sursis. Le magistrat lui souffle “ce serait dommage de retourner en prison pour un délit routier !”