Après les récents évènements dramatiques survenus dans le département, une étude a révélé la répartition des forces de sécurité à Mayotte ainsi que les principaux projets de brigade.
174 militaires et civils dans le département
La dernière statistique révélée par l’Insee en 2012 faisait état de 212 600 habitants dans le département. Si les 61 000 habitants de la zone police qu’est la commune de Mamoudzou sont retirés, 174 000 habitants doivent être couverts par la gendarmerie à Mayotte. Ce qui correspond à 174 gendarmes requis dans le cas d’un ratio de 1 pour 1 000 et de 348 si c’est 2 pour 1 000. Le nombre tombe à pic, car ils sont exactement 174 militaires et civils dans le département.
D’après le colonel Jean Gouvart, Commandant de la gendarmerie de Mayotte, ce chiffre inclut par exemple l’état-major, la plate-forme Chorus à la préfecture ou encore les unités spécialisées de transports aériens, de brigade nautique, de section de recherches, de section aérienne, du renseignement territorial. Il faut toutefois adjoindre 107 gendarmes mobiles, faisant monter l’effectif à 281. Il a ajouté que la gendarmerie est aujourd’hui compétente dans 16 communes (sur 17), "soit près de 90% du territoire pour 73% de la population selon le recensement INSEE 2012", rapporte Mayotte Orange.
Un appel à déposer des plaintes
Cependant, les habitants du département requièrent plus de moyens étant donné que la moitié de la population mahoraise est âgée de plus de 18 ans. D’autant plus que cette tranche d’âge représente celle de la plupart des délinquants.
Selon le colonel Gouvart, le calcul des besoins se fait en fonction du nombre de crimes et délits par nombre d’habitants. "Or, ce ratio est fortement en hausse depuis 4 ou 5 ans. J’incite donc les habitants à déposer plainte systématiquement, sinon cela fausse les évaluations dans l’obtention de moyens supplémentaires", a-t-il indiqué. Par ailleurs, la police nationale par le biais du commissaire Philippe Miziniak annonce 217 fonctionnaires au total. "La pression de la délinquance est traditionnellement plus forte en zone urbaine, donc tous renforts seront les bienvenus !", a-t-il insisté.
Mesures d’accompagnement
Dans l’attente de la présentation d’un Plan sécurité étudié par les ministres Bernard Cazeneuve et George Pau-Langevin, l’effectif de gendarmerie a été augmenté. Ainsi, 65 mobiles sont présents jusqu’à mi-mai. Cet été, le commandement de la gendarmerie de Mayotte recevra le renfort de 30 militaires avec la création d’une unité d’intervention, le GPIOM (antenne régionale du GIGN) et de 12 gendarmes départementaux. Toujours est-il que cette mesure doit être accompagnée d’une hausse des lieux de placement des personnes interpellées, centre de rétention ou familles d’accueil. Dans la foulée, des lieux d’occupations pour cette jeunesse désœuvrée seraient aussi les bienvenues
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