Pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes, le gouvernement a instauré une plateforme.
Selon les chiffres avancés par les autorités, une femme meurt tous les deux jours en France à cause des violences conjugales. Pour lutter contre ce fléau, le gouvernement a lancé, en novembre 2018, une plateforme pour signaler tout type d’agressions sexuelles et sexistes. Elle permet également, d’accompagner les personnes qui en victimes, rapporte 20 Minutes. Pas plus tard que le 7 août dernier, une femme a, car son mari violent, lui a confisqué son portable. été secourue grâce à un signalement en ligne
Et celle-ci n’en demeure pas moins la seule à avoir eu recours à cette plateforme. En effet, depuis son lancement le 27 novembre dernier, c’est plus de 4 000 signalements qui ont été enregistrés. Selon les 16 policiers expérimentés qui y travaillent, la plupart des victimes sont des "femmes majeures" et qui désiraient rester "anonyme". Sandrine Masson, cheffe de la plateforme, a remarqué qu’au départ, elles viennent pour libérer leur parole, être écoutées, mais pas forcément orientées vers autre chose. "On discute avec elles pour les aider à trouver des solutions, pour qualifier les faits dont elles disent avoir été victimes…", a-t-elle confié.
La plateforme est disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Les victimes tchatent, en moyenne, 54 minutes avec ces policiers. Pour qu’elles se décident à porter plainte, il est nécessaire, parfois, de discuter à plusieurs reprises, selon les explications. "On prévient ensuite le service territorialement compétent qui reprend contact avec la victime au téléphone", a continué Sandrine Masson. Cette procédure lui permet de se rendre, plus tard, au commissariat sans avoir à expliquer, à la personne de l’accueil, l’objet de sa venue.
Outre les signalements de violences, la plateforme reçoit également des témoignages de proches de victimes qui ont besoin de parler et d’être écoutées, ajoute la policière.
Dans la lutte contre les violences conjugales, la création de cette plateforme reste l’une des évolutions majeures. Un avis, qui est confirmé par Emmanuelle Piet, présidente du Collectif féministe contre le viol (CFCV). Cependant, cette dernière a regretté que cet outil ne soit pas très encore connu et qu’il ait besoin d’une réelle visibilité. "Si on ne la connaît pas, c’est très difficile de tomber dessus", a-t-elle souligné. Pour trouver la plateforme, il faut, en effet, soit taper l’URL du site, soit chercher le lien sur le site service-public.fr. Une démarche qui n’est pas à la portée de tous, a-t-elle déploré en sensibilisant qu’il faut en parler et la faire connaître, car "nous avons besoin de tous les moyens" pour lutter contre les violences faites aux femmes.
>>> A lire aussi : Violences conjugales : les mesures d’urgence prises par le gouvernement