Différents ministères sont concernés par les mesures d’urgence prises par le gouvernement dans la lutte contre les violences faites aux femmes.
Puisqu’une femme meurt tous les deux jours en France à cause des violences conjugales, un Grenelle pour lutter contre ce fléau a débuté, mardi 3 septembre. Le Premier ministre, Edouard Philippe, ainsi que plusieurs ministres y ont été présents. Durant son allocution, le chef du gouvernement a évoqué quelques mesures d’urgence. Il a, aussi, annoncé que 5 millions d’euros seront débloqués dans le cadre de cette lutte, rapporte Le Parisien.
Parmi les mesures énoncées, figure la possibilité d’imposer le port d’un bracelet électronique pour les personnes condamnées pour violences conjugales. De ce fait, les forces de l’ordre seront automatiquement prévenues dès qu’il y a un rapprochement.
Puisque la moitié des victimes qui appellent le 3919 souhaitent quitter le domicile familial, Edouard Philippe a indiqué qu’il faut "les protéger en leur assurant une mise à l’abri rapide". A partir de janvier 2020, 1 000 nouvelles places d’hébergement et de logement seront, alors, installées par le gouvernement.
Toutefois, dans le but d’assurer des "mises en sécurité immédiates", 250 places seront créées dans les centres d’hébergement. Les 750 places, qui seront destinées à accueillir des femmes avec leurs enfants, seront confiées au ministère du Logement. "Il ne s’agit pas là seulement d’un logement d’urgence. Elles pourront y rester entre 6 mois et un an", a souligné le locataire de Matignon.
Concernant l’autorité parentale, le Premier ministre a été très clair sur le sujet. Il a, ainsi, annoncé que, désormais, lorsqu’une plainte aura été déposée, la justice pourra suspendre ou aménager l’exercice de l’autorité parentale du conjoint violent. Cette décision pourra résoudre le problème de droit quand une femme quitte le domicile conjugal avec ses enfants.
Toujours dans ce domaine juridique, Edouard Philippe a également expliqué que la possibilité de porter plainte à l’hôpital sera généralisée. Se rendre aux urgences pour coups et blessures est déjà pénible pour une femme, a-t-il renchéri. Alors cette décision facilitera ses démarches.
Par ailleurs, les 172 tribunaux de France métropolitaine et outre-mer seront pourvus de "procureurs référents spécialisés dans les violences conjugales". Et pour que les dossiers soient traités en 15 jours, des "chambres d’urgences" seront expérimentées.
Dans la lutte contre les violences conjugales, certaines familles de victimes ont dénoncé des dysfonctionnements. Pour y remédier, le chef du gouvernement a souligné la réalisation d’un audit dans 400 commissariats. "La manière dont 500 victimes ont été reçues sera évaluée", a-t-il précisé en ajoutant qu’une "analyse fine" permettra d’améliorer le suivi. En outre, un protocole unique sera mis en place pour lutter contre les disparités de traitement entre les régions.
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