Marie-Hélène, 72 ans, a pu retrouver sa maison de l’Entre-Deux ce lundi après avoir vécu la peur de sa vie. La Réunionnaise voyageait à bord du Costa Concordia, qui s’est échoué dans la nuit de vendredi à samedi dernier au large de la Toscane en Italie. De retour chez elle et entourée de ses proches, elle se remet doucement de ses émotions, réalisant à peine le terrible drame qu’elle a vécu.
Marie-Hélène dénoue son petit sac en toile estampillé Croix-Rouge Française. A l’intérieur, un kit de survie avec une serviette, un dentifrice. Un nécessaire distribué dans l’urgence et contenant une bouteille d’eau à l’appellation italienne : le souvenir d’une nuit d’angoisse au large de l’île de Giglio. Vendredi 13 dernier, Marie-Hélène se trouvait à bord du Costa Concordia, avec son mari.
La scène d’un dîner de rêve qui a tourné au drame est encore très précis dans sa mémoire. "On a entendu un énorme bruit et en même temps le bateau s’est affaissé, donc moi je pense qu’il y a eu le gros choc du rocher qu’on a vu après et l’eau s’est engouffrée", raconte t-elle. La suite de la soirée s’apparente à une panique générale."Et là tout s’est envolé, les verres, les assiettes, et là c’était la panique !". Tout va très vite, les milliers de passagers se dirigeant en masse vers les différents ponts du bateau. Dehors, le froid saisit les croisiéristes. Marie-Hélène et son mari décident alors de retourner dans leur cabine pour chercher des vêtements chauds. S’équipant de manteaux et de gilets de sauvetage, le couple redescend alors de sa cabine du septième étage jusqu’au pont situé au 4ème.
L’objectif est alors de trouver un canot, mais il y a foule. "On ne pouvait pas sortir tout de suite, il fallait faire la queue". Une attente interminable et terrifiante au terme de laquelle les deux Réunionnais parviennent à prendre place dans une chaloupe. Une fois dans le bateau d’urgence, Marie-Hélène est convaincue qu’elle va mourir. Les embarcations ne se décrochant, certains passagers forcent les crochets. "Je me suis dit que le bateau allait tomber et qu’on allait se noyer".
Revenus indemnes de la catastrophe, Marie-Hélène et Willy se rappellent d’un détail qui les a interpellés : l’absence de consignes de sécurité lors de leur arrivée dans le bateau. L’enquête se poursuit pour déterminer les responsabilités de chacun dans ce dramatique naufrage.