Alors que le naufrage du Costa Concordia suscite de plus en plus d’interrogations, 31 Réunionnais sont revenus ce matin dans l’île. Parmi eux, Marie-Lucette, 72 ans qui a eu la frayeur de sa vie à proximité de l’île italienne de Giglio. Heureuse d’avoir retrouvé ses proches, la gramoune a encore en esprit les images terrorisantes du naufrage et se souvient de ces deux adolescents qui l’ont aidé à s’en sortir saine et sauve.
Les pas de Marie-Lucette sont hésitants sur le petit chemin qui la mène à sa maison de l’Etang-Salé les Hauts. Au milieu de ses proches qu’elle n’a pas manqué d’embrasser très fort, les souvenirs de sa nuit de cauchemar sont encore bien vivaces. "On était entassé là-dedans, on était les uns sur les autres, ma jambe était prise sous une autre jambe dessous, je pouvais pas bouger", raconte la vieille dame des larmes dans la voix. Il faudra surement du temps à Marie-Lucette pour oublier cette nuit de cauchemar. Les cris, le froid, la peur et la panique. Heureusement, dans son malheur, Marie-Lucette a fait une rencontre qui l’a surement sauvée.
"J’ai rencontré deux jeunes garçons de 13 ans et donc là on nous disait aller à A, aller à B, on savait plus, on criait, on poussait", raconte Marie-Lucette. Dans la panique générale, les deux adolescents l’aident et la protègent, l’empêchant d’être littéralement piétinée par les mouvements de foule. Après avoir entendu un bruit assourdissant, la gramoune se retrouve plongée dans le noir, la bateau étant privé d’électricité.
De retour à la Réunion, Marie-Lucette peut enfin trouver du réconfort auprès de ses proches. Son fils, Jean-Pierre, est révolté, il ne parvient pas à comprendre le comportement du capitaine du navire et attend ses explications. "Pour l’incompréhension et pour la négligence dont il a fait preuve, il faut qu’il puisse dire la vérité au moins pour les victimes, pour les naufragés, pour toute la famille. Il a fait une erreur, il faut qu’il assume", s’exclame t-il, ne pardonnant pas au capitaine d’avoir quitté l’embarcation alors que des centaines de passagers étaient encore à bord.
Marie-Lucette porte encore les séquelles physiques du naufrage. Des bandages au pied qui disparaitront certainement plus vite que les traces psychologiques laissées par cet événement.