Le site Mayotteviechère.com a été lancé le 4 octobre dernier. Relayer sur la toile les réactions de la population est l’objectif de ce site internet. Son créateur, un ingénieur informaticien habitant de Petite Terre ne s’attendait pas à tel succès. Il envisage de rendre pérenne ce site afin d’en faire l’outil d’un observatoire des prix.
Depuis trois semaines, l’île aux Parfums est paralysée par une grève générale contre la vie chère. De violents affrontements ont éclaté entre les forces de l’ordre et les manifestants. Les prix des produits alimentaires de première nécessité sont au coeur de la grogne. Les négociations entre les leaders syndicaux, la préfecture et les responsables des principaux réseaux de distribution se sont soldées par des échecs successifs. S’il y a eu des avancées, aucun accord n’a été trouvé. Ce jeudi, les négociations doivent reprendre. La population espère beaucoup de cette nouvelle table ronde.
Mayotteviechère.com a voulu se faire écho de la crise sociale qui secoue Mayotte. Intégralement basé sur les réactions des internautes, ce site est édité par le "Collectif des Indignés de Mayotte". Interrogé par téléphone, le créateur du site internet surnommé Ghost, ingénieur informaticien habitant à Petite Terre, nous a confié ses motivations et sa conception du site.
Pourquoi avoir créée le site Mayotteviechère.com ?
"L’objectif était avant tout de permettre aux Mahorais qui ne sont pas sur place, qui habitent à la Réunion ou en métropole, de pouvoir s’exprimer sur la mobilisation. Vu de l’extérieur, si on s’appuie uniquement sur les images qui sont véhiculées du mouvement, cela peut faire peur. De plus, la population sur place a l’occasion de s’exprimer sur les radios ou journaux locaux, mais pas ceux qui sont loin. C’est en priorité à eux que je voulais donner la parole. Tous les messages sont modérés, je ne publie pas ceux qui n’ont rien à voir avec la mobilisation. En quelques jours, le bouche à oreille a fonctionné et le site a enregistré plusieurs milliers de visite. Sincèrement, je ne m’attendais pas à un tel succès, mais je crois que la demande est très forte".
Qu’est ce qu’il ressort des différentes réactions que vous avez recueilli sur le site ?
" Au delà de la manifestation, ils sont d’accord sur le problème de la vie chère. Certains messages sont vraiment enrichissants. Certains proposent des solutions fiables à ce problème de vie chère. La population est à saturation, l’Etat n’a pas pris ses responsabilités, les élus n’ont pas pris leurs responsabilités, rien n’avance. Les Mahorais ont simplement envie de revendiquer leurs droits. La présence policière trop importante agace les manifestants, les gens sont épuisés et à bout."
Pensez-vous fermer le site si le mouvement se termine ?
"Non, j’ai pour ambition de le rendre pérenne et de le proposer à une association de consommateurs. Je pense qu’il peut vraiment devenir un outil essentiel et la vitrine d’un vrai observatoire des prix. L’objectif sera d’informer la population sur cette problématique. Cela ne doit pas s’arrêter là."