Les automobilistes doivent s’attendre à de nouvelles hausses des prix des carburants dans les prochains jours. C’est ce qu’a annoncé hier le PDG de Total, Christophe de Margerie. Une augmentation de quatre centimes d’euro par litre est ainsi attendue à la suite des récentes envolées du cours du baril.
Christophe de Margerie a provoqué un tollé à la mi-avril pour avoir estimé que le super à deux euros le litre était " inéluctable ". Sans démordre de ses prévisions alarmantes, il a annoncé ce week-end qu’une majoration des prix à la pompe se préparait. Pour le patron de Total, une nouvelle grille tarifaire s’impose compte-tenu de l’évolution du cours mondial du pétrole. D’après ses dires, le groupe pétrolier doit répercuter les hausses des prix du brut pour éviter la vente à perte.
" Je me suis engagé vis-à-vis de Bercy à répercuter les prix du pétrole à la pompe ", a rappelé Christophe de Margerie, sans préciser s’il était parvenu à cette décision avec l’aval du gouvernement. " Si on ne répercute pas la hausse du baril, la boîte coule ", a-t-il expliqué. Et de poursuivre : " les prix étant plutôt à la hausse, il ne faut pas s’attendre à ce que sur le long terme les prix baissent ". A en croire ses calculs, les prix à la pompe devront être majorés de quatre à cinq centimes au cours des prochains jours.
Sans surprise, ces nouvelles hausses annoncées en pleine période de grands départs en vacances n’a pas manqué de susciter la polémique. Dès dimanche, le ministre du Travail Xavier Bertrand a réagi pour exiger " une transparence totale " sur la question. " Quand le pétrole augmente, les prix augmentent aussitôt. Quand le pétrole baisse, ça met toujours plus de temps ", a-t-il déclaré.
Le président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip), Jean-Louis Schilansky, a lui aussi déploré les décisions du groupe pétrolier. " Dire que l’évolution des prix est plus rapide dans un sens que dans l’autre n’est pas juste ", a-t-il critiqué. " Il y a un effet mécanique du marché, et globalement cela prend huit à dix jours pour qu’une évolution des cours du brut soit répercutée sur les prix à la pompe, que ce soit à la hausse ou à la baisse ", a-t-il ajouté.
Selon les chiffres officiels, le Brent à Londres s’est établi en fin de semaine dernière au-dessus de 118 dollars. Actuellement, " les cours tendent graduellement vers 120 dollars ", d’après Louis Schilansky.