« Le rugby n’est pas le sport le plus dangereux, loin de là » a assuré Bernard Laporte

De plus en plus de personnes estiment que le rugby est devenu un sport dangereux. Quelles sont les mesures à prendre, la bonne communication à trouver ?

Au vu des statistiques, le rugby est actuellement deux fois moins dangereux par rapport à il y a dix ans. Cela ne signifie pas que l’accident n’existe plus. Pour améliorer la sécurité des joueurs, la règle est appelée à être rénovée. L’interdiction du plaquage à deux, la volonté de baisser la zone de plaquage au niveau de la taille sont envisagées.

Le grand public ne doit-il pas également accepter que le rugby ne soit pas une discipline sans risque ?

Un sport sans risque n’existe pas, les statistiques montrent d’ailleurs que dans d’autres sports, il y a beaucoup plus d’accidents. Et on ne peut pas dire que le rugby est le sport le plus dangereux, loin de là, a-t-il rétorqué.

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Certains ont évoqué des catégories de poids chez les jeunes joueurs (comme en Nouvelle-Zélande) pour diminuer les risques. C’est une piste à étudier ?

Ce système ne peut pas être transposé en France car les réalités ne sont pas les mêmes. Quand je suis allé en Nouvelle-Zélande, j’ai bien vu comment cela se passait. Ils sont 200 l’école à jouer au rugby alors, c’est facile de les départager en catégorie. Mais ici en France, pendant l’entraînement à Gaillac ou à Sarlat et que vous avez 12 gamins, comment voulez-vous faire ? D’autant plus que chez les jeunes, il n’y a pas de problème. Les véritables accidents sont au niveau des Séniors.

Quels sont les retours que vous avez au niveau des éducateurs concernant "bien joué" ?

Tout au début, ce n’était pas facile car « bien joué » a été très mal perçu car les éducateurs pensaient qu’on voulait interdire le plaquage. Et il a fallu aller sur le terrain pour expliquer que l’objectif est qu’il y ait un maximum de jeunes joueurs épanouis. Ce n’est pas nécessairement pour voir le plus costaud des gamins défoncer tout le monde pour marquer l’essai. Aujourd’hui, les éducateurs disent que les gamins prennent un plaisir réel tout en continuant à plaquer à la fin de l’entraînement. « Bien joué » est avant tout un souci de formation pour sortir de très grands joueurs.

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A long terme, cette pratique doit-elle aussi bénéficier à l’équipe de France ?

Le contenu de la formation vise à former le maximum de jeunes joueurs sur tout le territoire français. Pour pouvoir donner la meilleure des formations aux gamins, les cadres techniques du club ont un rôle essentiel de former les éducateurs. Il est évident que c’est un travail à long terme qui prend une dizaine d’années, pourtant, notre fierté, ce serait que tous les gamins reçoivent la même formation pour devenir de très grands joueurs. C’est ce manque de formation qui est la cause de la difficulté de notre équipe de France avec l’arrivée massive de joueurs étrangers.

Les résultats de l’équipe de France ne seront-ils pas déterminants en cette année de Coupe du monde pour effacer ce climat anxiogène qui pèse sur le rugby français ?

Il est vrai qu’en ce moment, on parle très peu de l’équipe de France ainsi que des joueurs car ils sont en difficulté. Il n’y avait aucun exploit en quelques années et on ne parle que de ça. Effectivement, on parle de tout ce qu’il y a à côté mais pas du jeu. Je voudrais que le sportif reprenne l’ascendant, qu’on gagne des matches, qu’on parle de nos joueurs.

(SOURCE RUGBYRAMA)