Le rapport d’évaluation en vue de l’Euro-2016, publié vendredi par l’UEFA, a confirmé le net avantage qualitatif des dossiers français et turcs, plébiscités par rapport à la candidature italienne, à moins d’un mois du verdict, le 28 mai à Genève.
PARIS (AFP) - Le rapport d’évaluation en vue de l’Euro-2016, publié vendredi par l’UEFA, a confirmé le net avantage qualitatif des dossiers français et turcs, plébiscités par rapport à la candidature italienne, à moins d’un mois du verdict, le 28 mai à Genève.
Les conclusions des experts techniques de l’institution européenne n’ont qu’une valeur indicative puisqu’il reviendra aux 13 membres du Comité exécutif (Michel Platini, le président de l’UEFA, le Turc Senes Erzik et l’Italien Giancarlo Abete ne prendront pas part au vote) de désigner le pays-hôte de ce premier Championnat d’Europe à 24 équipes. Mais l’énoncé du rapport permet déjà de dégager une hiérarchie sur le plan technique.
D’entrée, en ce qui concerne la vision générale du dossier, les experts de l’UEFA ne ménagent pas l’Italie ("pas assez bien expliquée") et accordent en revanche un satisfecit à la France et à la Turquie, donnant le ton du rapport.
Les deux pays se détachent nettement par rapport à leur rival italien sur le plan du soutien de l’Etat, même si un manque d"’informations concernant l’investissement public" est regretté côté français, et que le plan de construction des stades (le manque d’espaces autour du stade de France est toutefois pointé du doigt) mérite d’être amélioré.
La France se rattrape dans le domaine des transports où l’existence d’autoroutes et de deux aéroports internationaux aux abords de Paris et du TGV a convaincu le panel présidé par le Portugais Gilberto Madail.
Ses deux concurrents font pâle figure, la Turquie souffrant de l’absence d’autoroutes (en dehors d’Istanbul et d’Ankara) et d’aéroports (excepté Istanbul et Antalya), alors que l’Italie est encore une fois handicapée par la qualité des documents présentés, qualifiée de "pauvre", et par des installations aéroportuaires "trop petites et mal reliées aux centre-villes".
Plus globalement, la France est considérée comme un très bon élève sur le plan de la technologie, largement devant l’Italie et la Turquie, et fait également la différence sur le plan sécuritaire.
Elle fait par contre jeu égal avec la Turquie au niveau de l’expérience de l’organisation des grands évènements (Mondial-98 et Coupe du monde de rugby en 2007 en France, finale de la Ligue des champions 2005 et Grand Prix de F1 en Turquie). Cet héritage confère un avantage certain à ces deux pays qui y ont acquis "une tradition du volontariat", selon l’UEFA.
Mais ce qui devrait écarter définitivement les Italiens, déjà laissés de côté pour l’attribution de l’Euro-2012, c’est le faible soutien politique enregistré jusque-là.
Si l’UEFA a salué "le soutien de l’Etat et de l’ensemble de la classe politique pour un plan ambitieux d’investissement (plus de 20 milliards d’euros, ndlr)" en Turquie, et un dossier "solide et dépouillé" pour la partie française, elle a surtout insisté sur "le besoin de lourds investissements" et la "structure fédérale" qui constituent de lourds freins pour les Italiens.
"Le match n’est pas joué", s’est contenté de commenter Giancarlo Abete, le président de la fédération italienne.