La Fédération Internationale de Football veut faire passer des contrôles antidopages aux arbitres professionnels. Une décision qui ne fait pas l’unanimité.
Jiri Dvorak - médecin en Chef de la FIFA - a assuré lors d’une conférence de presse hier à Budapest : « Nous avons commencé à en discuter ».« Les arbitres font partie du jeu. C’est quelque chose à faire pour l’avenir du football. Mais nous n’avons en aucun cas ce genre de problèmes avec les arbitres professionnels pour l’instant »,a-t-il ajouté.
Michel D’Hooghe - Président de la commission médicale de la FIFA - précise par la suite que les arbitres sont des « athlètes » à l’instar des footballeurs. Ainsi à ce titre, ils doivent « être soumis aux mêmes règles. » Pour sa part, Howard Hebb ayant participé à la finale du dernier Mondial en 2010, a déclaré : « Si la Fifa le souhaite, nous sommes d’accord avec cela ».
Questionné par France-Soir, Bruno Derrien - ancien arbitre international - estime que la mise en place de ces contrôles serait « normale ». « Les arbitres sont en compétition entre eux. Une place à l’Euro rapporte 20.000 à 30.000 euros. Pour monter dans la hiérarchie, il n’est pas impossible d’imaginer certains utiliser des produits dopants », explique-t-il, alors que Dvorak est plus prudent, et souligne : « Nous n’avons en aucun cas ce genre de problèmes avec les arbitres professionnels pour l’instant ».
Contacté par le journal, Tony Chapron, l’arbitre fédéral, refuse d’évoquer le sujet. L’homme se contente de répondre « Cela ne me concerne pas. Je garde mon avis pour moi. » De son côté, Gilles Veissière, un ancien arbitre déclare que la FIFA ferait mieux « de leur faire passer des tests techniques », car pour lui « c’est un non-sujet ».
France-Soir rappelle que cette question, aussi irritante qu’elle soit, avait déjà suscité l’intérêt de l’Agence Française de lutte contre le Dopage. En effet, au mois février 2009, l’AFLD s’était dit prête à proposer dans son programme de contrôles une nouvelle mesure ciblant les arbitres. Elle a précisé hier au quotidien, via l’intermédiaire de son président Bruno Genevois : « L’Agence a marqué un recul sur ce point, faute de base juridique approprié dans le code du sport ».