Parmi les cinq anciens vainqueurs de la Mégavalanche, c’est Rémy Absalon qui remporte la course. Après ses victoires de 2005 et de 2008, il empoche sa troisième victoire. Le frère du double champion olympique de VTT Julien Absalon (quatrième hier), est le maître de la descente en Europe.
L’an dernier vous aviez abandonné dans cette course, vous êtes vainqueur cette année. On peut dire que c’est une belle revanche ?
Oui c’est sur que l’année dernière j’ai vraiment pas eu de chance avec des petits soucis mécaniques, donc là j’avais à cœur de pouvoir reprendre mon titre. C’est chose faite avec un beau plateau, donc je suis vraiment satisfait de ce week-end.
C’est quand même la troisième fois que vous remportez cette course, c’était déjà le cas en 2005, en 2008. Qu’est-ce qui a fait la différence ? Est-ce que c’est la connaissance du terrain ?
C’est vrai que la connaissance du terrain ça aide un peu, bien que tous ceux qui reviennent et qui sont devant ont déjà une paire de Méga de la Réunion à leur actif. Après c’est vraiment un parcours exigeant qui demande d’être polyvalent : des parties très physiques, des parties très techniques. L’idée c’est de pouvoir être le plus complet possible et puis essayer de bien préparer ça. Le départ s’est assez bien passé, un petit peu de chance et ça a été tout seul.
Il y a le facteur expérience aussi qui a dû jouer ?
Oui, c’est clair qu’il faut un peu d’expérience puisque c’est vrai que sur une heure de descente il faut quand même gérer à la fois l’effort, le matériel, il faut aussi assurer au départ parce que c’est quand même important, ça fait presque la moitié de la course. Donc le premier kilomètre est important, puis faut essayer de bien repérer les lignes. C’est vrai que quand on vient depuis plusieurs années déjà, ça aide un petit peu.
Les concurrents ont évoqué notamment une différence de niveaux sur le terrain. Est-ce que vous êtes d’accord avec ça ?
Oui, c’est vrai qu’on a eu de nouvelles pistes tracées sur le haut par l’ONF qui étaiten super à rouler et il y avait aussi des parties qu’on empreinte depuis une ou deux années qui se sont un petit peu creusées au fur et à mesure des passages. On a eu des petites pluies au milieu de la piste vers mercredi, jeudi. Tout cela a rendu le terrain assez meuble, ça a bien lustré les racines, donc au niveau pilotage c’était assez difficile. Il fallait pouvoir être encore un peu lucide pour pouvoir gérer sans chute.
C’est une course annuelle. Quand on vient comme vous des Vosges, de l’extérieur, comment se prépare-t-on à cette Mégavalanche ?
J’ai la chance d’avoir aussi des montagnes chez moi donc je peux m’entrainer un petit peu. La Mégavalanche de la Réunion, c’est un peu une course mythique à part entière comme celle de l’Alpe d’Huez, donc il faut la préparer. Difficile d’enchaîner d’aussi gros dénivelés ailleurs dans le monde on peut dire. Donc il faut essayer de se préparer à tout, être en forme physiquement, être bien piloté techniquement et après pouvoir faire le mixe de tout ça pour être bon le jour J.
Un mot sur votre temps. Avez-vous amélioré votre chrono ?
Oui je crois qu’on a amélioré un petit peu. L’année dernière on devait être en deux minutes de plus. Bon c’est difficile à juger, parce que chaque année le terrain n’est pas forcément le même. Là, c’était un petit peu plus glissant, par contre on avait une petit partie en moins sur le haut, donc difficile à dire. Mais oui, on peut dire que ça a roulé assez vite.
Votre frère Julien est arrivé quatrième. Sur une course comme celle-là, quelle pensée avez-vous pour lui ? Vous le voyez comme un frère ou comme un concurrent ?
Les premières années où il est venu, c’était un frère. D’habitude c’est moi le petit frère, là c’est moi qui ai donné des conseils pour lui faire découvrir la discipline. Cette année je l’ai senti un peu plus rapide, plus fort, avec plus d’expérience, je savais qu’il ferait une belle place et c’est ce qu’il a fait.
Le premier Réunionnais se place en neuvième position. Comment les avez-vous trouvé ces concurrents réunionnais ?
Vraiment chaleureux. Ca fait plaisir de voir autant de pilotes motivés. Ils sont un paquet au départ. C’est un peu la course de l’année donc ils ont envie de bien figurer et c’est vrai qu’il y a du bon niveau. A chaque fois aux "qualifs", on est divisés dans plusieurs vagues, on a du fil à retordre avec eux. Et là, neuvième place pour Alexandre Sicard, il a bien roulé. Il fait toujours des départs tonitruands. Il y a les top pilotes qui se déplacent, mais il ne faut pas oublier les locaux qui envoient fort.