Après plusieurs jours de mobilisation, les "gilets jaunes" ont finalement mis en place une délégation pour entrer en contact avec le gouvernement. Mais cette décision ne fait pas l’unanimité au sein du mouvement.
Après une consultation de "près de 30.000 personnes", huit figures des "gilets jaunes" ont été désignées lundi par une "coordination nationale". Dans un communiqué publié à la veille d’une intervention du président de la République, ils ont annoncé que ces personnes ont pour "mission d’engager une prise de contact sérieuse et nécessaire" avec l’exécutif.
Deux des initiateurs de la manifestation font partie de ce groupe : Eric Drouet, chauffeur routier à Melun (Seine-et-Marne) qui avait lancé le mouvement national du 17 novembre sur Facebook, et Priscillia Ludosky, à l’origine d’une pétition pour une baisse des prix à la pompe.
"Revoir à la baisse toutes les taxes" et créer "une assemblée citoyenne" pour débattre de la transition écologique ou de l’augmentation du pouvoir d’achat. Ce sont les deux principales propositions que cette délégation - qui soulignent être des "porteurs de messages et (...) pas des leaders"- adressera au gouvernement, après consultation de ses partisans sur le réseau social.
Mais la représentativité de cette délégation aurait immédiatement déclenché une polémique au sein du groupe "hétéroclite né hors de tout cadre politique ou syndical ", selon 20 Minutes.
Benjamin Cauchy, "gilet jaune" à Toulouse, déplore un "sectarisme" et une "radicalisation" chez ces communicants officiels. Préférant des "états généraux de la fiscalité pour rendre l’impôt plus juste et équitable" à une "baisse de toutes les taxes", il a affirmé à l’AFP vouloir être "un gilet jaune libre, pacifiste et constructif" et souligne que ces "porte-paroles autoproclamés" n’ont pas l’exclusivité du mouvement. Pour lui, la puissance de ce dernier est fondée sur "l’exercice de la pluralité".
Dans les Côtes-d’Armor, Maxime Nicolle, issu du département et membre de la délégation nationale, a été mis en cause par le porte-parole local des "gilets jaunes", Tristan Lozach. "On sait que son surnom sur Facebook est Fly Rider mais on ne l’a jamais vu. Personne ne l’a vu", a-t-il indiqué, ajoutant qu’ils ne le veulent pas comme représentant.