Dans un courrier ce mercredi, le chef de l’Etat Emmanuel Macron prône le dialogue sans la violence et invite les représentants de la Nouvelle-Calédonie à des discussions avec le gouvernement à Paris.
Le président français Emmanuel Macron appelle à un dialogue sans violence et à la recherche d’un accord global pour résoudre les tensions en Nouvelle-Calédonie. Dans son courrier envoyé ce mercredi aux représentants du territoire, le chef de l’Etat les invite à des discussions avec le gouvernement à Paris. Cette lettre arrive au moment où des émeutes ont éclaté à Nouméa. Les soulèvements font suite à l’adoption par l’Assemblée nationale, après le Sénat, d’une révision constitutionnelle modifiant le corps électoral du scrutin provincial de l’archipel. Dans la foulée, il a averti qu’un Congrès pourrait être convoqué avant la fin juin pour entériner cette réforme si aucun accord n’est trouvé entre indépendantistes et loyalistes, rapporte Le Figaro.
Dans sa lettre, le président de la République exhorte les parties à trouver un accord global en tenant compte des aspirations de chacun. "Il s’agira, collectivement et en responsabilité, de trouver un accord qui dépasse le seul dégel (du corps électoral) et tienne compte du chemin parcouru et des aspirations de chacun", a-t-il écrit. En l’absence de cet accord, Emmanuel Macron envisage la réunion d’un Congrès avant la fin juin pour entériner la réforme contestée. Le corps électoral actuel est limité aux électeurs inscrits en 1998 et à leurs descendants, excluant les résidents arrivés après cette date et de nombreux natifs.
Condamnation des violences
Alors qu’une personne a été tuée par balle, Emmanuel Macron condamne fermement les violences survenues à Nouméa. Il a qualifié ces actes d’"indignes et inacceptables". Le président a d’ailleurs chargé le Premier ministre Gabriel Attal et le ministre de l’Intérieur et des Outre-Mer Gérald Darmanin de rencontrer les représentants des forces politiques de Nouvelle-Calédonie à Paris dans les prochaines semaines. L’objectif est d’organiser un dialogue constructif et rapide pour résoudre les tensions actuelles. Le gouvernement souhaite que la rencontre se tienne le plus rapidement possible pour engager des discussions approfondies sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. Si un accord est trouvé pour une révision constitutionnelle plus large, un nouveau projet de loi constitutionnelle sera déposé. Les discussions seront notamment axées sur l’organisation de l’autodétermination future et sur la répartition des compétences entre les provinces et le gouvernement de Nouvelle-Calédonie.
> A lire aussi : Nouvelle-Calédonie : couvre-feu décrété à Nouméa après des troubles d’une "grande intensité"