Le conflit russo-ukrainien entraînera une crise économique dans le monde. Les autorités aux Seychelles ont entamé des discussions avec la Banque mondiale sur la mise en place des mesures.
Lors d’une conférence de presse, le ministre seychellois des Finances, Naadir Hassan a annoncé que la guerre en Ukraine aura un impact sur l’approvisionnement et les prix des produits aux Seychelles, qui affectera les groupes à faibles revenus. Pour aider ces personnes, les Seychelles ont entamé des discussions avec la Banque mondiale sur les mesures à mettre en place.
Le gouvernement envisage des mesures ciblées pour soutenir les personnes dont les revenus sont inférieurs à 8 500 SCR (près de 534 euros). Naadir Hassan a noté qu’il sera nécessaire de revoir le salaire minimum dans le pays et plus globalement de revoir les mesures macroéconomiques nécessaires dans le but d’aider cette catégorie de la population. Il a fait cette déclaration après avoir participé à une réunion entre le président des Seychelles, Wavel Ramkalawan, et le directeur national de la Banque mondiale, Idah Pswarayi-Riddihough, à State House.
Le ministre s’est exprimé la situation économique actuelle après le début du processus de récupération après la Covid-19.
"Maintenant, avec le conflit en Ukraine, il y aura différents impacts sur le pays en termes d’arrivée de touristes, de revenus générés par le pays, ainsi que d’augmentation des prix des matières premières", a-t-il expliqué.
Selon ses dires, l’Ukraine et la Russie sont d’importants fournisseurs de différents produits dans le monde. Effectivement, ces deux pays sont les leaders mondiaux dans la production de blé et d’huile de tournesol.
Par ailleurs, les prix des carburants ont bondi et ont atteint plus de 100 dollars le baril.
L’économie seychelloise repose en outre sur le tourisme, et la guerre en Ukraine aura un impact sur le nombre de visiteurs arrivant sur l’île. De plus, la Russie était le premier marché touristique des Seychelles en 2021.
Pour pouvoir prioriser les dépenses, Naadir Hassan a annoncé que les autorités souhaitent également éduquer la population sur la budgétisation. "Le gouvernement travaille sur un programme de réforme de la protection sociale afin de moderniser notre système de protection sociale et d’en faire un système ciblé et coordonné", a-t-il noté.
Selon lui, ce projet est similaire à un appui budgétaire pour chaque étape franchie pour atteindre certains objectifs afin d’améliorer le système de protection sociale grâce à l’argent déboursé par la Banque mondiale.
Pswarayi-Riddihough, a de son côté, souligné que les moyens de subsistance de la population préoccupent la Banque mondiale.
Pour elle, la clé est de savoir comment soutenir réellement les Seychelles à travers le prochain niveau de renforcement de leur propre résilience.
Le but est de pouvoir faire face à tous les problèmes qui pourraient résulter de la relation entre la Russie et l’Ukraine, en veillant à ce que les gens ne tombent pas dans la pauvreté. Elle a précisé qu’il est essentiel que l’ile diversifient leur économie. Cela réduit ainsi, le choc auquel le pays est confronté lorsque l’industrie du tourisme ne fonctionne pas à son plus haut niveau. "Nous pouvons voir dans quelle mesure pouvons-nous soutenir l’industrie du thon, dans quelle mesure pouvons-nous ouvrir de nouveaux domaines de développement", a-t-elle souligné.
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