Avant de venir à Mayotte, les voyageurs doivent faire des tests de dépistage de coronavirus. Ces tests ne sont cependant pas infaillibles.
Pour protéger les collectivités d’outre-mer d’une évolution défavorable de la situation sanitaire liée au coronavirus en métropole, des mesures ont été prescrites par le décret n° 2020-860 du 10 juillet 2020. Parmi ces règles, les voyageurs de plus de onze ans doivent justifier d’un test Covid 19 négatif, réalisé dans les 72h avant l’embarquement.
Ce résultat négatif de test PCR est demandé à l’enregistrement. Le voyageur doit présenter une attestation sur l’honneur qu’il ne présente pas de symptômes et qu’il n’a pas été en contact avec un cas confirmé dans les quatorze jours précédant le vol. Ce dispositif évite la quatorzaine aux passagers une fois à destination.
> Covid-19 : les nouvelles modalités pour les voyages entre les outre-mer et la métropole
Mais cette mesure imposée par l’Etat aurait privé des passagers de leur vol sans être pour autant malades. D’après le Journal de Mayotte, une soignante exerçant dans le département aurait en effet manqué son avion à cause d’un faux positif, alors qu’elle devait reprendre son travail le lendemain.
Partie en vacances en métropole le 11 juillet, cette femme y avait pris connaissance du décret selon lequel il fallait se faire tester au retour. Elle avait donc pris les mesures nécessaires : éviter "les grosses réunions de famille" et respecter au maximum les gestes barrières durant son séjour.
Une fois les vacances terminées, il fallait préparer le retour. Le 5 août, elle aurait fait "un test gratuit sans sortir de sa (ma) voiture, pour un décollage le 9 août". Le résultat s’est cependant révélé positif, compromettant alors son voyage pour Mayotte.
La soignante avait été testée positive au Sars-Cov-2 fin avril, mais était déclarée guérie par l’ARS. Elle pensait alors qu’elle était immunisée contre une nouvelle contamination, mais ce n’était apparemment pas le cas. "Le biologiste m’a alors dit que des personnes étaient parfois positives plusieurs fois à cause de résidus du virus", a-t-elle expliqué.
Cette femme avait alors interrogé un médecin virologue de sa région, mais celui-ci lui aurait expliqué la même chose. "J’avais en fait encore de l’ARN de Covid mais qui était mort, du coup le test était positif mais je n’étais plus contagieuse", a-t-elle relaté.
D’après le spécialiste, la soignante était atteinte d’une "Covid chronique". Le virus était donc toujours en elle sans qu’elle soit contagieuse. La présence d’anticorps expliquerait également le résultat positif.
La jeune femme avait donc dû décaler son vol. Elle avait fait un nouveau test le vendredi 7 août et avait reçu un résultat négatif trois jours plus tard. Elle avait pu voyager grâce à une dérogation permettant de présenter un test effectué 96h plus tôt.
La aide-soignante a raconté "l’angoisse" qu’elle avait vécu durant ces quelques jours. Elle a désormais repris son travail, mais se souviendra toujours de cette mauvaise expérience. La jeune femme a réalisé le manque de connaissances sur le nouveau coronavirus. "Quant au test, il n’est pas fiable", regrette-t-elle. Le risque de faux positifs lié à des résidus d’ARN devient donc de plus en plus important.