Dans un entretien accordé à Mayotte Hebdo et publié hier, Nicolas Sarkozy a dressé un mini-bilan de sa politique en faveur du département de Mayotte. L’occasion également pour le président-candidat de détailler son programme pour les cinq ans à venir s’il est réélu pour un second mandat.
Hier, le journal Mayotte Hebdo a publié sur son site un entretien exclusif du président-candidat Nicolas Sarkozy. La lutte contre la vie chère, l’immigration clandestine, le chômage, ou encore la mise en œuvre du pacte de départementalisation, mais aussi l’amélioration du pouvoir d’achat des Mahorais… ont tour à tour été abordés.
Alors que les manifestations se multiplient ces derniers jours pour réclamer l’indexation des salaires de tous les fonctionnaires en poste à Mayotte, Nicolas Sarkozy a d’emblée donné son accord de principe par rapport à cette revendication.
« Oui. Je suis d’accord pour que les fonctionnaires de Mayotte puissent bénéficier de l’indexation. Je m’y engage si je suis réélu, et les Mahorais savent bien que je tiens mes promesses », assure le chef de l’Etat sortant dans les colonnes de Mayotte Hebdo.
« Mais je veux aussi que chacun prenne ses responsabilités. Jusque là, nous ne l’avons pas fait parce que je connais la situation budgétaire du Conseil général, et que l’indexation pour les fonctionnaires de la fonction publique territoriale sera très compliquée pour les collectivités locales de Mayotte. Il faudra donc que nous en discutions avec elles, avec un principe clair : l’État ne pourra pas payer les sur-rémunérations des agents des collectivités locales et notamment du conseil général. Voilà quelle est la situation. Il faut donc qu’on en discute en amont avec le conseil général. Mais du côté de l’État, la réponse est claire : c’est oui », ajoute-t-il.
Concernant le chômage croissant qui plombe l’économie de l’île, Nicolas Sarkozy a proposé l’exonération des charges sociales pour favoriser l’emploi des jeunes. « … Je propose que tous les recrutements nouveaux de jeunes soient eux-aussi totalement exonérés de charges sociales pour permettre davantage d’embauches », affirme le président sortant, qui rappelle que « des mesures d’exonération très puissantes ont été mises en place au début de cette année. Celles-ci concernent un très grand nombre de salariés de Mayotte (plus de la moitié) et permettent un allègement immédiat et important du coût du travail au niveau du SMIG, de plus de 10% ».
« Je suis prêt à aller plus loin, mais il faut être très clair : je veux bien que nous approfondissions les allègements de charges, mais il faut que cela se fasse en contrepartie d’embauches de Mahorais dans les entreprises. Ma priorité, c’est l’emploi », insiste Nicolas Sarkozy.
Mais toujours est-il que les propositions du président-candidat n’auront la chance de voir le jour qu’en cas de sa réélection à l’Elysée. « Vous savez, j’ai beaucoup donné à Mayotte, et les Mahorais savent qu’ils peuvent compter sur moi. Aujourd’hui, c’est vrai que c’est moi qui ai besoin d’eux », affirme le candidat UMP à la présidentielle.
Interrogé pour savoir s’il a l’intention de se rendre à Mayotte avant les élections, Nicolas Sarkozy a répondu ni par un oui ni par un non. « J’aimerais beaucoup, mais je crains que les obligations, très lourdes, qui sont celles de ma charge ne m’empêchent de faire le déplacement à Mayotte. Je viendrai à nouveau pendant mon second quinquennat, si je suis réélu », conclut-il.
Source : Mayotte Hebdo