Le système éducatif mahorais est toujours confronté à de lourds défis, notamment dans l’enseignement du premier degré où la plupart des établissements sont qualifiés d’insalubres.
A Mamoudzou, 22 des 38 écoles primaires ne répondent pas aux normes de sécurités et d’hygiène, selon mayotte.orange.fr qui rapporte une rencontre programmée ce mardi 12 février entre la sous préfète chargée de la cohésion sociale, Sylvie Especier, et les élus locaux. Ces derniers prévoient de fermer les 22 établissements incriminés durant une semaine en signe de mécontentement et pour clamer haut et fort que les enfants ne peuvent pas apprendre dans de pareilles conditions.
Le problème est presque récurrent sur le 101è département. En février 2011, il avait déjà conduit à des mouvements de grève syndicale des enseignants. A l’époque, le fervent syndicaliste Rivomalala Rakotondravelo avait dressé un tableau plus que délabrant de la situation à Mayotte : « 75% des écoles mahoraises sont très insalubres, elles ne respectent pas les normes d’hygiène et de sécurité européennes », avait-il indiqué. Il a également soulevé que plus de 5000 enfants mahorais de plus de 6 ans qui n’étaient pas scolarisés à l’époque pour des problèmes liés au manque d’infrastructure.
Par ailleurs, la sous préfète chargée de la cohésion sociale a rajouté sur Malango Actualités : « il nous manque 327 classes dans le premier degré et les établissements scolaires sont vétustes voire dangereux ».
Une requête à laquelle avait répondu fin janvier dernier l’ancien préfet Thomas Degos. « Nous mettons 10M€ par an dans l’escarcelle du SMIAM, et 720.000€ au titre du FIP 2012 ainsi que 3,5M€ au Plan de relance 2012… ce ne peut être un problème de moyens pour le SMIAM même s’il est en charge des gros travaux ! », avait-il indiqué sur Malango Actualités.
Ce syndicat est aussi dans le viseur de Sylvie Especier. « Le bilan du Syndicat pour 2012 n’est pas confirmé par le Vice-rectorat : 24 salles de classes ont été construites mais sont inutilisées alors que nous en manquons », s’est-elle étonnée annonçant au passage son imminente rencontre avec les représentants de cet organe. La sous-préfète souhaite savoir, en effet, si ces 24 salles ne sont pas opérationnelles pour faute d’autorisation de la part de la commission de sécurité sur des bâtiments neufs ou s’il y aurait d’autres raisons.
En attendant des mesures concrètes, lesquelles sont attendues après un rapport de Sylvie Especier sur la question, les épisodes malheureux s’enchaînent sur l’île.
Dernièrement, les parents des élèves d’une école à Chirongui avaient délibérément interdit l’accès à 6 salles de classe qu’ils ont jugées trop insalubres. Leur action a conduit à une rencontre avec le maire local.