L’île française de Mayotte est bondée de mineurs isolés qui se comptent actuellement entre 4 000 et 6 000, ce qui fait d’elle « le plus grand orphelinat de France ».
Des milliers de personnes, venues des autres îles, débarquent clandestinement à Mayotte chaque année pour tenter de survivre, se soigner, accoucher ou travailler au noir. Le plus souvent, ces flux migratoires sont suivis d’une vague massive d’expulsions. Conséquence : de nombreux enfants nés à Mayotte ou issus pour la plupart de l’archipel des Comores sont séparés de leurs parents, et donc livrés à la rue.
L’île mahoraise est actuellement peuplée par au moins 4 000 à 6 000 mineurs isolés, mais officiellement ces enfants se comptent autour de 2 922 en mars 2012. En règle générale, les enfants de rue de Mayotte doivent leur vie à la débrouille ou très rarement à la solidarité des familles mahoraises ou comoriennes.
Considérés comme des marginaux, voire des rebuts de la société, ces
enfants peu ou pas scolarisés vivent dans le dénuement le plus total, aucun représentant légal à leurs côtés. Un phénomène qui inquiète aujourd’hui au plus haut lieu. « Police et justice (sont) de plus en plus confrontés à ces mineurs délinquants récidivistes », selon
Comores Infos.
Une telle situation a valu à Mayotte la réputation du « plus grand orphelinat de France ». Avant même de devenir la première dame, Valérie Trierweiler s’est montrée sensible au cas des enfants de Mayotte. « Il y a tant de choses à faire en France et ailleurs. A Mayotte, une dizaine d’instituteurs, des profs, des sages-femmes sont venus me parler de la situation apocalyptique des quelque 6 000 enfants livrés à eux-mêmes. Je me suis dit, je reviendrai, soit comme journaliste pour faire un reportage, soit comme première dame pour les aider », devait-elle dire lors de son passage à Mayotte au temps fort de la campagne présidentielle.
A Mayotte, le nombre des mineurs isolés ne cesse de grossir au fil des jours. Le week-end dernier, ce sont des kwassa-kwassas pour enfants qui ont été interceptés par les gendarmes de la brigade nautique. Du jamais vu. Après les kwassas-ambulance, kwassas-transport de marchandises, ou les kwassas transport de passagers … Mayotte est désormais la cible des kwassas-scolaires, ou des kwassas-orphelinat, transportant des plus jeunes étant donné que la loi française les protège contre toute expulsion, selon lesquotidiens locaux Mayotte Matin et Nouvelles de Mayotte.