Le dernier week-end du mois d’août, une partie des routes du littoral de Mayotte a été submergée par la mer. Outre le volcan sous-marin et l’essaim de séismes, le phénomène de fortes marées attise l’inquiétude de la population mahoraise.
A Mayotte, les communes de Dzaoudzi-Labattoir, Koungou, Dembéni ou même Bouéni, ont été touchées par de fortes marées le dernier week-end d’août. Cette montée des eaux interroge les habitants de l’île qui vivent déjà dans l’angoisse après un phénomène de séismes et le volcan sous-marin. D’après le responsable du centre météorologique de Mayotte, Laurent Floch, cité par Franceinfo, il s’agirait en effet d’un phénomène qui revient chaque année à la même période. Il résulterait de l’attraction gravitationnelle exercée par le soleil et la lune sur la planète Terre. C’est ce que l’on appelle la marée astronomique.
Le phénomène qui semble nouveau pour la population mahoraise serait donc connu et n’a aucun lien avec le phénomène sismique et le volcan sous-marin. Mais alors que les plus grandes marées astronomiques sur Mayotte sont de l’ordre de 4m30, la forte marée relevée est de 4m06. Et il a été précisé qu’aucun phénomène météorologique particulier (vent, houle, dépression) ne s’y était ajouté. Toutefois, la saison de kashkazi (saison chaude et pluvieuse), qui ne tardera pas à venir, multipliera le facteur risque. La marée pourrait monter jusqu’à 4,15 mètres au mois de septembre et 4,25 mètres en octobre.
Sur les réseaux sociaux, Bruno Perrin, un membre actif du groupe STTM Mayotte (Signalement tremblement de Terre Mayotte) a déploré le fait que "la préfecture oublie systématiquement que 50% des gens ne lisent pas le français, 50% n’ont pas internet". Il estime qu’"il faut aller dans les communes, dans les villages, à la rencontre de la population pour informer sur ces phénomènes".
L’adjoint au maire chargé de l’aménagement à Mamoudzou, Mohamed Moindjié, reconnaît que les dispositions appliquées à ce jour à Mayotte ne sont "pas à la hauteur du danger réel". Pour lui, les gens devraient être informés de ce qui se passe réellement.
Dans un courrier, le député de Mayotte, Mansour Kamardine, a lancé un appel à la ministre des Outre-mer. Estimant qu’un plan de sauvegarde du littoral et un plan d’adaptation des infrastructures de transport et aéroportuaires de l’île est nécessaire, il a réclamé leur mise en œuvre. "J’attends du gouvernement qu’il prenne la pleine mesure de la situation singulière et particulière de la montée des eaux à Mayotte".
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