Le tribunal de Mayotte a condamné le maire de Chirongui Andhanouni Saïd pour détournement de fonds publics, prise illégale d’intérêts, et favoritisme.
Trois chefs d’accusation ont été prononcés à l’encontre du maire de Chirongui, une commune du sud de Mayotte : détournement de fonds publics, prise illégale d’intérêts et favoritisme.
Mardi 3 mai, il a été condamné à 10 ans d’inéligibilité, 18 mois de prison avec sursis et 15 000 euros d’amende, rapporte Le Figaro. Par ailleurs, l’élu est immédiatement démis de ses fonctions.
La présidente du tribunal de Mayotte, Chantal Combo a prononcé l’exécution provisoire de l’inéligibilité d’Andhanouni Saïd. "En théorie il ne peut plus exécuter ses fonctions de maire depuis 8 heures ce matin, l’autorité préfectorale sera avisée dès aujourd’hui", a précisé le procureur Yann Le Bris. Andhanouni Saïd (LR) est également interdit d’occuper tout emploi public pendant 5 ans.
Le maire est soupçonné notamment d’avoir payé avec le budget de la commune deux déplacements en Métropole et à Madagascar entre septembre 2020 et début 2021. Pourtant, l’utilité professionnelle de ces visites n’a pas été établie.
Les prix des billets d’avion des personnes qui l’ont accompagné en Métropole ont été remboursés par la commune, et des nuitées d’hôtel n’ont jamais été réglées.
Le tribunal a reproché aussi à Andhanouni Saïd d’avoir recruté des proches à la mairie. En effet, sa fille, vendeuse de profession, a occupé la place d’assistante de direction, et un ami de 68 ans travaille comme garde du corps.
Le maire a été jugé également pour diverses infractions à la législation sur les marchés publics, attribués frauduleusement à des soutiens de sa campagne. Poursuivis pour recel, plusieurs bénéficiaires de ce système ont été condamnés à payer des amendes, dont le montant total est évalué à 140 000 euros, réparties en peine d’amende et jours-amendes.
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