Comme annoncée, la grève générale rameutant tous les travailleurs, demandeurs d’emplois et retraités de Mayotte était au rendez-vous mercredi 26 mai à Mamoudzou. Dès les premières heures de la matinée, le rond-point Mahabou a été pris d’assaut par les manifestants.
Près d’un millier de personnes, 500 à 600 selon la police, principalement issues de la fonction publique, ont répondu favorablement à l’appel des syndicats. Tous scandaient le même cri de ralliement "on en a marre, on en a assez !".
Si les salariés du privé ont fait montre d’une apparition plutôt timide au cours de cette journée de mobilisation, leurs homologues du public, notamment ceux du Conseil général, et de l’ATSEM (assistantes dans les écoles maternelles), y ont été fortement représentés.
Selon Salim Nahouda, secrétaire général CGT Ma, « de nombreux salariés du secteur privé n’ont pas pu faire acte de présence à ce grand mouvement social en raison des menaces de licenciement qu’ils auraient reçues ».
Vers le milieu de la journée, une délégation des grévistes a été reçue par les élus du Conseil général. Le président Douchina étant absent, la rencontre a été conduite par son adjoint Mhamadi Abdou, en présence du représentant du PS et conseiller général de Sada, Ibrahim Aboubacar. Un rendez-vous à l’issue duquel les deux parties se sont engagées à signer une motion de soutien aux revendications syndicales pour qu’elles aboutissent sur des propositions en Assemblée plénière.
Dans la continuité des mouvements de grève organisés les 22 et 28 avril derniers, les syndicats mahorais ne cessent à ce jour d’exiger le rétablissement de l’indexation à la fois des salaires et des minimas sociaux. Leurs revendications portent principalement sur l’alignement du Smig et des prestations sociales sur les niveaux et plafonds métropolitains.
Les syndicats estiment ainsi injuste le traitement que le gouvernement central réserve à Mayotte. "Mayotte est le département le plus cher de tous les territoires d’Outremer et des Dom, alors que paradoxalement, les minimas sociaux y sont les plus bas" déplorent-ils.
Ce jeudi 27 mai, répondant au mot d’ordre de grève lancé sur l’échelon national, les syndicats prévoient de durcir encore plus leur mobilisation.