En tournée dans le sud, l’actuel dirigeant malgache Andry Rajoelina a réitéré son désaccord par rapport à l’idée d’une transition bis, soit un nouveau report du calendrier électoral.
Durant la réunion préliminaire organisée le 18 avril par le Conseil des églises chrétiennes de Madagascar (FFKM), en vue de trouver une solution pérenne à cette crise qui mine la Grande île depuis 2009, cinq des six commissions ont réclamé la mise en place d’une nouvelle transition mais Andry Rajoelina est fermement opposé à cette proposition.
« Nous devons mettre fin à la transition et nous tourner vers les élections », a déclaré le haut dirigeant malgache durant sa tournée d’inauguration dans le sud du pays ce week end.
« Ce n’est plus le moment de remettre à zéro les efforts que nous avons fournis pour arriver aux élections », a-t-il encore renchéri, un avis que partage également la représentante du Système des Nations Unies à Madagascar, Fatma Samoura, parlant au nom de l’ensemble de la communauté internationale qui accompagne la Grande île dans ce processus, tant financièrement que techniquement.
Récemment, celle-ci avait fustigé le FFKM, lui reprochant de vouloir détruire les acquis pour permettre le maintien du calendrier électoral dans sa version actuelle.
« Les élections occupent 75% de mon temps. Si le FFKM pouvait régler la crise, alléluia ! S’il en était capable, la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ne serait pas intervenue », a tempêté Fatma Samoura devant la presse locale vendredi dernier. « C’est vous qui aviez montré que vous ne vous en sortiez pas. C’est vous qui aviez demandé à la SADC d’intervenir », a-t-elle déclaré, selon L’Express de Madagascar.
Pour sa part, si le n°1 du régime actuel s’oppose fermement à ce scénario sorti de la réunion des 180 entités malgaches, il aspire cependant à ce que la discussion concernant l’ordre du scrutin soit remise sur le tapis.
Andry Rajoelina a toujours réclamé la tenue des législatives avant la présidentielle mais ni la commission en charge des élections, ni les partenaires financiers et techniques de la Grande île, n’ont donné leur faveur.
Ainsi, à l’heure où les opinions sont partagées entre le maintien et le report du calendrier actuel, Andry Rajoelina tire son épingle du jeu et voudrait que l’on discute plutôt d’une réorganisation au niveau des institutions, si les Malgaches le jugent nécessaire bien entendu.
De leur côté, ses proches collaborateurs envisageraient de remettre sur la table des négociations le cas de la candidature de leur leader. Même si
celui-ci avait déjà déclaré qu’il renonce à cette ambition, cette idée pourrait faire office d’un semblant de contre-poids si jamais la résolution du FFKM se prononce en faveur d’une transition bis, estime-t-on. Pour l’heure, rien n’est encore sûr, toute supputation est permise.