Les responsables du secteur du tourisme à Madagascar ont vivement critiqué le Quai d’Orsay qui a publié un appel à la vigilance suite à l’agression de trois touristes françaises sur l’île de Nosy-Be.
« Une importante augmentation des vols et des agressions à l’encontre des touristes étrangers a été constatée à Nosy-Be, notamment sur la route reliant l’aéroport de Fascène à la capitale Hellville. En conséquence, de jour comme de nuit, il est recommandé de redoubler de vigilance, de ne circuler qu’en véhicule fermé (minibus, taxi, voiture particulière) portes verrouillées. Il est formellement déconseillé de se déplacer sur cet axe à pied, à bicyclette ou en moto, à toute heure… », peut-on lire dans la rubrique conseils aux voyageurs depuis le 6 août dernier.
Cet appel à la vigilance, qui sonne comme une mauvaise publicité pour la destination Madagascar, n’est pas du goût des responsables du secteur du tourisme malgache. A l’issue d’une table-ronde sur la sécurité et le développement du tourisme, qui s’est tenue dans la ville de Nosy-Be la semaine dernière, plusieurs participants ont proféré de vives critiques contre le ministère français des affaires étrangères. Certains estiment qu’« une telle initiative vise à dénigrer la destination » phare de la Grande île, tandis que d’autres dénoncent tout simplement « un acharnement ».
« La plupart des participants à la table-ronde ont fait un constat que, à chaque fois qu’il y a un problème d’insécurité, la destination est dénigrée », écrit L’Express de Madagascar, rapportant des propos tenus par un participant.
« Ce n’est pas la première fois que le secteur du tourisme malgache essuie des coups du même genre. Des cas isolés comme à Toliary et dernièrement à Nosy-Be, sont exagérés pour ternir la réputation de la Grande île », fustige un opérateur touristique dans les colonnes du journal Les Nouvelles.
Le ministre du Tourisme, Jean-Max Rakotomamonjy déplore qu’on a une fâcheuse tendance à généraliser sur des cas isolés. « Certes, il y a certains cas d’insécurité mais Nosy-Be demeure une destination sûre », estime-t-il. Plus globalement, « la destination Madagascar demeure une destination sûre, comparée à d’autres pays où il existe des émeutes et des guerres civiles », insiste-t-il.
A l’heure actuelle, tout le secteur se mobilise « pour rassurer davantage les touristes et pour instaurer un climat de sécurité », rapporte Les Nouvelles. « C’est l’avenir qui est à craindre avec ce genre de publicité », s’inquiète Hugues Ratsiferana, directeur général d’Air Madagascar, qui fait allusion à l’appel à la vigilance lancé par le Quai d’Orsay.