Malaise au sein d’Air Madagascar : deux avions pris en otage

Conflit entre Air Madagascar et sa filiale MGH

La tension était au rendez-vous ce jeudi à l’aéroport international d’Ivato. La compagnie Air Madagascar et sa filiale Madagascar Ground Handling (MGH) sont clouées au pilori. Et pour cause, un Airbus A330 de la compagnie Turkish Airlines et un ATR d’Air Austral ont accusé des retards après avoir été lâchés par les chargés du traitement de vol, en poste sur le tarmac. Depuis lundi, ces "handlers" de la compagnie malgache se sont mis à l’écart et certaines opérations ont alors pris des tournures scandaleuses. De son côté, MGH, la succursale remplaçante, ayant décroché le marché du traitement des vols des compagnies assistées, semble sombrer dans le désarroi, et se fige dans l’impuissance.

Deux avions bloqués

Le départ de l’Airbus de Turkish Airlines à destination d’Istanbul via Maurice, a rencontré un énorme souci jusqu’au décollage. L’équipage et les 138 passagers de cet appareil étaient cloués au sol pendant près de deux heures après avoir été menés en bateau. Pendant près de deux heures, le personnel au sol de la compagnie a fait l’impossible afin de trouver une solution. Toutefois, leur tentative a été sans succès après le boycott appliqué par l’équipe d’Air Madagascar. Finalement, l’avion a pu décoller après deux heures de retard. L’ATR d’Air Austral, en partance pour la Réunion, a connu la même mésaventure. Faute de bus, les membres de l’équipage et les passagers ont dû marcher sur près d’un demi-kilomètre pour rallier leur avion, rapporte le journal L’express de Madagascar. Pire encore, les responsables n’avaient pas retiré du tarmac le Groupe de Puissance au Sol (GPU) au moment où l’appareil était sur le point de s’aligner sur la piste.

Dans l’attente d’une solution

Face à ce double incident, les employés d’Air Madagascar et la direction générale du groupe se jettent les responsabilités. "Tout le matériel nécessaire a été mis à la disposition de la MGH depuis que les opérations d’assistance lui ont été confiées. Le problème est qu’elle ne dispose pas d’employés qualifiés, voilà pourquoi certaines tâches vont de travers. Si nous nous sommes gardés de nous en mêler, c’est justement pour ne pas violer cette décision qui nous a écartés des opérations au sol", a expliqué un syndicaliste d’Air Madagascar. La direction générale d’Air Madagascar a toutefois assuré que la compagnie Air Madagascar doit encore assurer des activités d’assistance jusqu’à ce que MGH, le partenaire qualifié, possède le matériel. La direction générale condamne l’attitude des membres du personnel face à leur refus de porter assistance. Dans l’attente d’un dénouement, les compagnies assistées et leurs passagers payent les frais, avec des annulations et des retards de vols.

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