Une nouvelle Centrale d’achat des médicaments de l’Union des Comores (Camuc) vient d’être créée en lieu et place de l’ex-Pharmacie nationale autonome des Comores (Pnac).
« Offrir à la population des médicaments plus fiables et plus accessibles ». C’est la vocation première de la Camuc, dont les quatorze membres du conseil d’administration ont été désignés ce mercredi 23 janvier à Moroni.
La nouvelle centrale, en remplacement de l’ex-Pnac, compte trois membres de bureau, en l’occurrence le « docteur Abdoulkarim Mohamed, de l’Ordre des médecins, qui occupe le poste de président, de Zaidou Youssouf, représentant les hôpitaux (vice-président) et enfin de Naila Bahati Mohamed, des Ong, qui devient la secrétaire générale de la structure », rapporte Alwatwan.
La Camuc, chargée d’approvisionner l’ensemble des pharmacies de l’archipel, prévoit des contrôles accrus sur le marché des médicaments, ce qui fait craindre un risque de pénurie, du moins temporairement. En clair, la chasse aux médicaments périmés ou contrefaits s’annonce sans merci, et « il faut s’attendre à une baisse des médicaments dans les jours à venir », prévient le docteur Younoussa Assoumani, qui affiche son ambition d’assainir le milieu pharmaceutique de l’archipel.
Pour sa part, Zaidou Youssouf, vice-président du conseil d’administration de la Camuc, explique le nouveau mécanisme mis en place en matière de distribution de médicaments. « On parle désormais d’hôpitaux de pôles, ces hôpitaux viendront acheter les médicaments à la Camuc », souligne-t-il. Pour alimenter son stock, la Camuc doit lancer des appels d’offres internationales aux fins d’achat de lots de commandes. « Nous ne sacrifierons pas la qualité », assure Zaidou Youssouf.
Il faut savoir que la création de cette centrale a été rendue possible grâce à une ligne de financement de 500 millions de francs comoriens ou environ 1 million d’euros consentie par l’Agence française de développement (Afd). Concrètement, la Camuc a été créée pour donner un coup de pouce au pouvoir d’achat des Comoriens, « après que la production locale ait été déclarée trop onéreuse et inefficace », précise Alwatwan.
Dans le détail, ces 500 millions KMF serviront pour moitié à la liquidation de la dette de l’ex-Pnac auprès des fournisseurs étrangers - quelque 250 millions de francs - et au financement de la nouvelle structure pour l’autre moitié. De son côté, le gouvernement comorien doit apporter sa contribution pour financer un plan social de l’ordre de 140 millions de francs ou 280 000 euros, dont bénéficieront les employés de la Pnac qui ne seront pas réembauchés par la Camuc.
L’ensemble des partenaires de la Santé aux Comores dont l’Oms, l’Afd ou encore la coopération chinoise sont représentés au sein du conseil d’administration de la Camuc comme étant des membres observateurs. « Ce sont nos bailleurs, ils ont le droit d’avoir un œil sur leurs financements », se justifie-t-on à la Camuc, qui lancera dès la semaine prochaine un appel à candidatures pour le recrutement de son directeur général, son directeur administratif et financier ainsi que son directeur technique.