Les familles des victimes du crash de la Yemenia Airways, le 29 juin 2009 au large de Moroni, ont eu gain de cause. Cent cinquante deux passagers y avaient trouvé la mort.
Une seule adolescente avait survécu, rappelle RFI aujourd’hui. Yemenia Airways devra verser 30 millions d’euros de dommages et intérêts à quelque 500 ayants droit de 70 des victimes du crash. Cette somme est toutefois moins importante que les 70 millions d’euros demandés.
Par contre, 300 dossiers ont été rejetés. C’est une première victoire pour les familles des victimes qui attendent maintenant un procès au pénal.
Pour les familles de victimes, c’est d’abord le soulagement après cinq ans d’éprouvant combat devant la justice contre la Yemenia Airways.
C’est donc une victoire dont ils osent à peine se réjouir, à l’image d’Aliata Aboudou, une proche d’une victime. Epuisée par les années de combat judiciaire, elle s’autorise enfin à sourire : "On ne va pas dire que c’est un soulagement, mais je me dis qu’enfin il y a un avancement dans le combat qu’on a mené. Ce n’est qu’une petite bataille qu’on a gagnée. Je me dis que les choses avancent", dit-elle.
La compagnie nationale yéménite a, en effet, usé de tous les recours possibles et contesté certaines indemnisations. Finalement, Yemenia Airways est condamnée à verser plus de 30 millions d’euros de dommages et intérêts à plus de 500 ayants droit.
Le soulagement des proches des victimes
Ce jugement est juste et exemplaire estime le président de l’association marseillaise de familles des victimes. Pour Saïd Assoumani qui a perdu trois proches dans le crash, c’est tout simplement la fin de l’impunité pour la Yemenia Airways : "Ca ne va pas faire revenir nos morts, mais on démontre à cette compagnie qu’on ne peut pas tout se permettre. S’ils ont essayé de spéculer avec la justice en jouant avec le temps espérant qu’ils ne paieraient pas grand-chose aux familles. Je crois qu’ils se sont trompés", affirme-t-il.
Après cette décision du tribunal d’Aix-en-Provence, les associations de victimes sont satisfaites, mais ne veulent pas en rester là pour autant. Elles espèrent encore poursuivre et faire condamner la compagnie au pénal. Mais les procédures sont longues et difficiles d’autant que Yemenia Airways est une compagnie étrangère aux Comores et à la France.