84% des enseignants comoriens n’ont pas le niveau requis pour enseigner en français, ce qui pourrait expliquer le faible taux de réussite scolaire au pays, estime le ministère local de l’Education.
Le niveau de français des enseignants comoriens en primaire et secondaire est encore bien en dessous de la compétence requise, en tout cas pour la majorité d’entre eux. Une étude du ministère local de l’Education a fait ressortir en effet que 84% des 3000 enseignants enquêtés ne disposent même pas du niveau minimal requis leur permettant de communiquer avec cette langue.
Dans l’archipel, seuls 16% des professeurs ont une parfaite compréhension du français et sont capables de dialoguer correctement avec cette langue d’enseignement. Et paradoxalement, la plupart des professeurs de français éprouvent encore des difficultés avec cette langue, contrairement à leur confrère assurant des cours scientifiques.
Avec le soutien du programme Afc ou Appui du français aux
Comores, le ministère de tutelle organise depuis 2013 des formations de remise à niveau visant à terme 2000 professeurs. Seulement, les premières expériences n’ont pas donné des résultats très prometteurs. « Nous avons constaté malheureusement que les enseignants ( au nombre de 300, ndlr) ne se présentaient pas aux formations », déplore le ministre de tutelle Abdoulkarim Mohamed, avançant un taux d’absentéisme jusqu’à 70%.
Les autorités ne baissent pas pour autant les bras. Cette année, 350 professeurs devront encore suivre le même cursus, selon le site Mwendje. Le ministre local souhaite à terme rehausser le niveau des élèves comoriens. Mais sans une bonne compétence langagière des enseignants, il sera difficile d’atteindre un tel objectif, estime-t-il.
Attribuant le faible taux de réussite des élèves comoriens aux examens officiels aux performances des enseignants, le ministre s’interroge actuellement par rapport aux revendications des professeurs locaux dont certains sont toujours en grève. Faut-il « encourager la médiocrité dans la mesure où les revalorisations salariales devraient dépendre de la qualité du travail fourni ? », s’interroge ainsi ce membre du gouvernement.